Le Figaro
Il s'appelait Xavier. Il allait avoir 38 ans dans quelques jours. Le policier qui a été assassiné par le terroriste présumé jeudi soir, sur les Champs Elysées, servait à la 32e compagnie d'intervention basée avenue du Maine (Paris 14e). Jeudi soir, il effectuait des tours de sécurisation sur l'avenue pour protéger un centre culturel turc situé au numéro 102. Xavier Jugelé venait de faire son pot de départ. Fini de faire le gardien de la paix, il allait quitter la direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) pour rejoindre la police judiciaire. Il allait être muté le 2 mai, juste avant son anniversaire. Le service de coopération technique internationale de police (SCOPOL) s'apprêtait à l'accueillir.

Né à Bourges, ce policier était adhérent au syndicat Alliance police nationale et à Flag! (l'association des policiers lesbiennes, gays, bi et trans, LGBT). Il était pacsé et n'avait pas d'enfant. Sa hiérarchie avait loué son courage pour avoir évacué un immeuble de Boulogne-Billancourt le 20 janvier dernier. Une violente explosion avait alors pulvérisé deux étages. Il avait affiché chez lui les deux lettres de félicitations ornées d'une rose offerte par un citoyen reconnaissant. Il en était très fier.
Avant de rejoindre la police en 2010, Xavier Jugelé avait été gendarme plusieurs années. Ce vendredi matin, «ses collègues sont fous de rage», confiait une source syndicale. Une autre ajoutait: «c'est normal d'être en colère quand on a des collègues qui se font abattre. Et on sait que ce n'est pas fini. C'est toujours les mêmes profils, des petites frappes, des voyous qui ont fait de la prison».