23 février 2021
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Si le duo Macron-Stora souhaite rendre hommage à un homme représentatif des Européens
d’Algérie, je leur propose la figure de René Vinciguerra. Car s'il est un homme représentatif de ce peuple que l'on appellera Pied-Noir, c’est bien René Vinciguerra (1919-1987). Ce n’est pas et ce ne sera jamais Maurice Audin, et tous les rapports Stora et les missions Macron du monde se fracasseront toujours contre cette limpide réalité.
Par ses origines, René Vinciguerra est l’archétype du Pied-Noir. Il naît à Rouïba, près d’Alger, en 1919. Comme beaucoup de Français d’Afrique du Nord, sa famille paternelle (très connue à Alger, à qui elle a donné de grands commissaires de police) est d’origine Corse. Du côté maternel, ce sont des pionniers de la Mitidja venus du Languedoc et de Minorque.
Par sa soif de culture et son art oratoire, René Vinciguerra est Pied-Noir. Avocat, il fit partie, lors de ses études au lycée d’Alger, d’un Groupe artistique et théâtral où il se fit remarquer par ses talents d’acteur.
Par sa fougue patriotique, René Vinciguerra est Pied-Noir. Animé de l’exemple donné par les hommes de sa famille qui se sont courageusement dévoués pour la patrie, il rejoint les réseaux de la Résistance dès 1941, participe à la préparation du débarquement allié en Afrique du Nord, puis rallie les Forces Françaises Libres et combat lors des débarquements en Italie et en France comme adjudant-chef des Corps-Francs d’Afrique. Car Vinciguerra, républicain patriote dans la tradition de Léon Gambetta, était gaulliste avant que de Gaulle ne le trahisse, lui et son peuple.
Enfin par ses options politiques sur l’Algérie, René Vinciguerra est incontestablement Pied-Noir. Elu député d’Alger en 1958 comme colistier de Pierre Lagaillarde et de Ahmed Djebbour sur
une liste en faveur de l’Algérie française et de l’intégration, René Vinciguerra défend ensuite l’OAS-Algérie à l’Assemblée nationale, témoigne au procès du général Salan, et ne voit que deux solutions sérieuses pour résoudre le problème algérien : Algérie française unitaire ou à défaut partition territoriale.

Le 5 juin 1962, il déclare à l’Assemblée nationale : « Monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs, ainsi, la France va se retirer d’Algérie en pleine victoire, celle que le pouvoir aura remportée sur l’Algérie française et sur les Français de là-bas. […] on a assisté à l’inimaginable, à l’alliance du Gouvernement avec l’ennemi contre les partisans de la France