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La Guerre d'Algérie

2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 21:08



 

Paris, le 28 mars 2013

 
Depuis des mois déjà la rumeur se répand. Elle enfle régulièrement, se diffuse dans les milieux parisiens, dans les médias, parmi les parlementaires, dans les blogs spécialisés, dans la presse écrite et même déborde jusqu’au Français étonné, effaré, jurant de rien y comprendre ou au contraire avoir tout compris. Les jeunes officiers, Saint-Cyriens ou non, serrent les dents espérant partir au Mali pour l’oublier sans être dupes de l’importance de l’enjeu. Les officiers un peu plus âgés ont les traits plissés par le doute, l’inquiétude, incapables de répondre aux légitimes interrogations de leur entourage. Les plus vieux, hélas pour certains encore bien vivants, s’expriment avec sagesse, quand ils le peuvent, restreignant une envie de crier que « tout fout le camp ». Quelle est donc cette rumeur ? « DES COUPES HISTORIQUES MENACENT LES ARMEES » titre même un quotidien du soir, fin mars. Entre autres possibilités : 30 à 50 000 militaires en moins en 2015, c’est un peu comme si on disait à 150 à 250 000 enseignants et personnels de l’éducation nationale qu’ils vont prendre la porte !
Les alarmes se sont déclenchées. Comme il se doit, les chefs d’état-major sont intervenus auprès de leur ministre, puis devant les commissions ad-hoc des Assemblées. Ils ont dit ce qui était possible et où étaient les écueils, les risques, l’échec, la catastrophe peut-être. Ensuite nous avons entendu et lu les propos d’une kyrielle d’experts de tous les instituts de défense, de tous les lobbys industriels qui, pour une fois d’accord sur les dangers, ont semblé oublier un temps leurs divergences sur les solutions possibles. Enfin et pour la première fois à ma connaissance d’une façon aussi nette, les présidents des « commissions défense » ont crié à l’alarme, au danger, à la perte de statut. Ils ont réaffirmé que la limite basse de l’effort Français en matière de défense ne pouvait pas passer en dessous de 1.5% du PIB.
Si jamais Ministre et Parlementaires étaient entendus, mais peut-être le seront-ils si je comprends bien les déclarations du Premier ministre à l’Assemblée Nationale, « Au Mali, notre armée est notre honneur. Elle est la preuve que la France peut être à la hauteur de ses ambitions et, je m’y engage, elle continuera à l’être partout où ce sera nécessaire »,  ce ne sera pas la fin de la France mais une descente plus digne et plus lente dans un monde ambitieux, actif, parfois menaçant. Alors restons cohérent en faisant l’effort budgétaire nécessaire et suffisant dans un monde aux menaces multiformes et simultanées.
Quel terrible test de résilience sommes-nous en train de passer ? De brillants experts des finances veulent brader nos assurances-vie qui fonctionnent bien pour renflouer, en petite partie en plus, des dettes incertaines et parfois floues accumulées par des responsables successifs trop sensibles à l’anémie de notre société qui se fragilise, se fractionne, se divise.
Au Mali la France et les Français sont fiers de leur Armée. Cette grande équipe faite de soldats disponibles, de chefs talentueux enfin reconnus, veut-on la saigner dans un désarmement à peine voilé pour la voir rejoindre les petites équipes européennes sous l’œil mis amusé, mis consterné, de nos partenaires et de nos amis ? Je ne le crois pas !
Il est temps de rendre les résultats, de tuer la rumeur et de dire, je l’espère, que la France a toujours des ambitions à hauteur de son statut international et qu’elle conserve toute la panoplie des capacités nécessaires y compris pour agir efficacement et durablement à terre, là où tout commence et où tout finit !
Général de corps d'armée (2S) Dominique DELORT
Président de la Saint-Cyrienne
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