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La Guerre d'Algérie

27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 19:51

 

COURRIEL  OUVERT CONCERNANT LA PROPOSITION DU SENAT POUR OFFICIALISER LA JOURNEE DU 19 MARS COMME JOURNEE DU SOUVENIR.

 

 Madame,

Monsieur,

 Je me permets de vous transmettre ma correspondance, ci-dessous, adressée individuellement au Président du Sénat ainsi qu'à tous les autres sénateurs. J'avais joint l'état récapitulatif de mes travaux concernant nos disparus de la guerre d'Algérie. C'est édifiant.

 

Aussi compte tenu de l’importance que revêt notre lutte contre cette nouvelle injustice programmée, merci de bien vouloir amplifier ce courriel en le diffusant à tous vos contacts. Notre mobilisation de concert avec nos élus, responsables associatifs y compris anciens combattants, est indispensable pour convaincre et malheureusement légitimer encore notre noble combat mémoriel.


Mon but est de vous sensibiliser en attirant votre attention quant au projet "surprenant" de loi portant reconnaissance de la journée du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement sur proposition du groupe socialiste. Cette séance initialement prévue au Sénat le 25 octobre a été reportée au 20 novembre 2012.

 

Comment ne pas être exaspéré devant la négation de ce qui s'est passé après le 19 mars 1962. Il y eût plus de morts et de disparus (jamais retrouvés) après cette date que sur la totalité de la guerre d'Algérie et le taux des pertes s'élève à plus de 80 %. C'est dire l'iniquité et l'hémiplégie, à l'égard des souffrances de milliers de personnes, suite au non respect délibéré et constaté, par tous nos consuls et autorités d'alors, de l'application des accords d'Evian sur le territoire algérien. Ils furent appliquer, il est vrai, mais seulement par nos troupes dont l'ordre donné fut de ne pas intervenir. Et l'on prétend encore de nos jours revisiter l'histoire sous prétexte que d'autres armistices ou accords furent ternis par divers incidents.

 

Cette banalisation serait un outrage à la mémoire des :

 

- 2021 disparus dont les corps n'ont jamais été retrouvés (récapitulatif joint au 31 décembre 1962 et encore évolutif)

. dont 1336 disparus après le 19 mars 1962,

. dont   685 disparus avant le 19 mars 1962.

 

- Enfin comment pouvoir ignorer malgré toutes les garanties affirmées consécutives aux accords signés :

. les tueries innombrables commises sur des femmes, enfants et hommes désarmés,

. les 800 personnes martyrisées à Oran le 5 juillet 1962 au cours d'un abominable pogrom finalisé au petit lac,

. les plus de 70.000 harkis abandonnés avec une solution finale la plus effrayante que l'on puisse imaginer.

. tout cela dans un contexte d’incitations aux départs par la terreur.

 

L'exode de près d'un million de personnes, les massacres de nos compatriotes et harkis doivent-ils être considérés comme une variable d'ajustement ? Si l'on veut attiser des braises sur des feux mal éteints et raviver des rancoeurs on ne s'y prendrait pas autrement. L'intérêt électoraliste et politique momentanés doivent t'ils primer sur des mémoires meurtries ? La date antérieure retenue du 5 décembre avait le bénéfice de la neutralité en tentant de rassembler le monde associatif des anciens combattants. Tout comme celle du 11 novembre dédiée à tous les morts pour la France. Seule la FNACA, minoritaire, a toujours milité contre.

 

Le rapporteur de ce projet, le sénateur du Puy de Dôme NERI Alain, affirme soutenir les demandes de 350.000 anciens combattants issus de la FNACA alors que près 1.250.000 vétérans d'autres associations sont absolument contre. Ce refus de prendre en compte l'expression majoritaire est totalement incompréhensible sauf d'admettre l'aspect idéologique de cette reconnaissance toujours refusée par les Présidents de la Vème République y compris par Monsieur François Mitterrand. L'aveu compassionnel, précisé, à l'égard des victimes par milliers, civils et militaires, de l'après 19 mars 1962 ne peut occulter le déni anachronique du choix de cette date, cinquante ans plus tard.

 

Quant à l'Algérie, depuis le 19 mars 1962, elle considère cette date comme une victoire, ce qui est son droit le plus absolu. Devons nous pour cela la rejoindre ?

Il est vrai que la propension de notre pays, à s' associer aux commémorations des autres, semble déroutante à l' instar de l' envoi de notre porte-avions aux festivités, en 2005, du bicentenaire de la défaite de Trafalgar, en oubliant d' honorer, la même année, la plus belle de nos victoires Austerlitz. Comprenne qui pourra !

 

A c'est vrai, « elle est belle, elle est grande, elle est généreuse.......la France » disait le général de Gaulle, mais doit elle, pour autant oublier ses propres enfants ?

 

Malgré le constat attristant, de ce nouveau combat 50 ans plus tard, et surtout encore avec une grande espérance quant à votre mobilisation pour lutter contre ce funeste projet, je vous prie de croire, Madame, Monsieur à l'expression de mes salutations les plus distinguées.

 

Jean-Claude  ROSSO

Chevalier de l’Ordre National du Mérite (à titre militaire)

04.68.59.68.79

 

 

 

De : jean_claude.rosso3@aliceadsl.fr

Date : 12/10/2012 14:42:27

A : bel.jean-pierre@wanadoo.fr

Sujet : Projet de Loi relatif à la reconnaissance de la journée du 19 mars

 

COURRIEL OUVERT A MESDAMES ET MESSIEURS LES SENATEURS

 

Monsieur le Président BEL,

Monsieur le Sénateur,

 

Peu enclin aux procédures de lobbying, je me permets cependant d'attirer respectueusement votre attention avant l'étude et le vote sur un projet sénatorial à l'ordre du jour, à nouveau, de votre haute assemblée

Il s'agit d'un projet de Loi relatif à la reconnaissance de la journée du 19 mars comme journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

N'oublions pas de préciser que la République a opté, en 2002, pour le 5 décembre comme journée nationale de recueillement. Une autre Loi en date du 28 février 2012, votée par la très grande majorité des parlementaires, assure que la mémoire de TOUS les Morts pour la France est honorée le 11 novembre en même temps que la victoire et la paix. Ces dates en principe neutres cristalliseront moins les passions voire les rancoeurs toujours vivaces.

 

Natif d'Algérie j' ai été très sensibilisé par la détresse de ma famille et de mes compatriotes au douloureux et sanglant exode de l' année 1962. Ci fait que je me suis particulièrement intéressé, depuis plus de cinq ans, à une étude menée personnellement concernant les disparus civils et militaires de la guerre d'Algérie. Il est vrai que notre famille a eu l'indicible souffrance d'avoir un de ses membres enlevé sans aucune raison. Son seul tort être présent à un mauvais moment le 29 mai 1962 à Tlemcen. C'était un modeste plombier, père de 4 enfants et nous n'avons depuis ce triste jour aucune nouvelle le concernant.

 

Comme vous pourrez le constater à la lecture de mes travaux, en annexes ci-jointes, il a rejoint la triste cohorte de ceux qui innocents ont été enlevés à l'affection des leurs. Vous constaterez également que le nombre de disparus après le 19 mars 1962 (date du cessez le feu ou parait-il la paix était instaurée) est supérieur à celui de toute la durée de cette guerre asymétrique avec comme fer de lance un terrorisme aveugle :

 

- 2021 disparus recensés au 31 décembre 1962 inclus,

- 1336 disparus après le 19 mars 1962,

-   685 disparus entre 1954 et le 18 mars 1962.

 

Ce chiffre n'a pu prendre en compte l'immense majorité de nos compatriotes harkis et de leurs familles qui ont été massacrés après le cessez le feu. A ce jour nous ne connaissons pas le chiffre précis de ces horreurs. Devant cette ampleur notre compassion devrait leur être acquise. Et pourtant... !

Comment peut on oublier également le sacrifice des militaires disparus qui ont été, eux aussi, abandonnés. Il est précisé que 76 d'entre eux ont été également enlevés et jamais retrouvés après le 19 mars 1962. Leurs familles "apprécieront cette date symbolique", retenue éventuellement, alors qu'elle est en totale inadéquation avec le destin tragique de leurs êtres chers dont les corps n'ont jamais été restitués.

 

Je ne porte aucun jugement sur les intentions des uns ou des autres et j'adhère à la paix des mémoires sans aucune idéologie. Mais cette date, non consensuelle parmi les anciens combattants, est également un risque de division de notre communauté nationale. Est-il utile et opportun de rallumer des feux mal éteins en négligeant à dessein certains alors que d'autres seraient à ressasser l'aspect victimaire Je sais aussi que de l'autre côté de la méditerranée il y a eu également beaucoup de victimes suite à cette guerre sans pour autant que la responsabilité globale soit imputée exclusivement à notre Pays.

 

Vous remerciant de l'attention portée à ce courriel, je vous prie de croire, Monsieur le Président du Sénat, à l'expression de mon plus profond respect.

 

 

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