Pour notre sortie annuelle sur un site militaire, dans le cadre de notre familiarisation avec les outils de défense, nous ( une quarantaine) avons passé une journée fort intéressante au sein du Centre de Recherche du Service de Santé des Armées à La Tronche.(CRSSA). Nous devons ce privilège au Général Dominique VIDAL, pharmacien chef des services et au Colonel ( réserve opérationnelle ) Patrice LIORET ( OCTASSA Officier du Corps Tecnique et Administratif du SSA ).
Les conférences et la visite des laboratoires : « P3 » (sécurité biologique) et « caisson climatique » nous ont permis de découvrir l’organisation, les missions et les moyens du CRSSA.
Le Service Santé des Armées dont la mission première est d'assurer la prévention et les soins, est un soutient physique et moral indispensable pour ses personnels, en particulier sur les théâtres d'opérations extérieures.
Et pour mener à bien sa mission, le SSA possède un centre de recherche pour chacune de ses Armes.
Pour l'Armée de Terre, dont le centre est à La Tronche, les chercheurs étudient principalement la résistance au froid, au sommeil ainsi que la lutte contre les risques bactériologiques et chimiques, les prévention des personnels au contact des "brouilleurs d'ondes, dans son Institut de Recherche Biomédicale des Armées.
Rappelons le rôle joué par ce centre dans le dépistage du bacille du charbon après les menaces des "poudres" suites à l'attentat du 11 septembre2001.
D'ici trois ans, les différents centres de recherches seront regroupés dans la région parisienne, à Brétigny."
Monsieur BERTHOLET nous a tenu en haleine durant près d’une heure. Il y avait beaucoup d’émotion dans son propos sur Emile Pardé, la résistance et l’engagement au Pourcelet. Le récit ci-après trouvé sur internet est proche de son exposé.
RÉCIT DU COMBAT DU POURSOLET (13 AOÛT 1944)
Après Miribel, le 19 juillet, la section est envoyée au Mollard-de-Lavardens, dans la vallée de la Roizonne. Le 30, au rapport, Porte nous lit un ordre du jour du Capitaine «Officiers, sous-officiers et soldats du maquis du secteur I, nous allons être prochainement attaqués en force par la Wermacht. Le Vercors, trahi, vendu, est tombé. Nous vengerons le Vercors ! Un maquisard du secteur I vaut dix boches ; le débarquement dans le Sud est proche. L'Oisans restera libre. Haut les cœurs et vive la France ! ». Le texte est bien à l'image de notre commandant de secteur... (...)
Les Allemands ont fait placarder dans les villages un avis notifiant que les groupes armés de nos vallées seront considérés comme des francs-tireurs et devront être abattus sur place s'ils sont pris (…)
Bison revient et prend le commandement de la section. Le 11 août, Porte ordonne le mouvement sur la Morte, puis au Grand Serre, pour une mission d'observation et éventuellement de couverture. Le 13 à quatre heures, nous partons avec nos armes et des munitions, nos sacs restent sur place. Au-dessus de Rioupéroux, les Allemands sont là et bien là, avec des moyens importants. Il est impossible de tenter un passage. Vers dix heures, Bison décide de remonter, mais une violente fusillade éclate au-dessus de nous, nous obligeant a forcer l'allure. L'une de nos infirmières, Anjo, nous raconte que les Allemands ont attaqué en force au Poursollet, il y a eu plusieurs tués et blessés ; elle nous dissuade de monter, nous n'avons aucune chance de nous en tirer. Bison transmet les ordres : cacher les armes et se disperser par groupes de trois ou quatre, rejoindre Le Rivier. Le 14, nous sommes tirés à la mitrailleuse lourde. Après de multiples péripéties, nous arrivons au village de Saint-Pierre-de-Mésage : c'est l'effervescence, la joie. On nous identifie comme des maquisards et on nous annonce le débarquement en Provence. Enfin, la Libération est proche Î
Le 13 août, nos camarades élèves-maîtres ont payé un lourd tribut. L'un d'eux, Charly, est tué au combat. Max Robert a réussi à s'enfuir ; il arrive à Gavet, va voir l'institutrice, il erre dans le village ; Voyant arriver des Allemands, il se met à courir. Il est aussitôt arrêté, conduit a la Kommandantur, interrogé brutalement. Conduit au bord de la Romanche, il est abattu et jeté dans le torrent. Il aura eu le temps de crier « Vive la France ». Un officier racontera à l'institutrice la fin de Max et dira : « Nous venons de fusiller un grand Français ». Le père et le frère de Max retrouveront son corps sur un banc de sable plusieurs jours après.
Georges Duffaud, lui, a réussi à atteindre le hameau de Clots-de Rioupéroux. On lui indique une cachette dans les bois. À une maison on lui donne un morceau de pain, il sort et tombe sur une patrouille allemande. Il est arrêté, conduit au siège de la Gestapo, interrogé, battu. Il s'accusera d'avoir volé le pain, ne voulant pas exposer sa bienfaitrice à des représailles. Il est ramené aux Clots, conduit vers sa cachette, encore battu. Les nazis lui font creuser sa tombe et il est abattu. Quand on observe la date, ces deux garçons sont des morts de la dernière heure: le 19 août, les Américains sont signalés au col de la Croix-Haute. (...)
Après la Libération, les « Porte >' seront dispersés, certains incorporés au 1°BIC. iront en Maurienne poursuivre et attaquer les Allemands ; ce bataillon deviendra le bataillon de l'Oisans et participera à la campagne de Maurienne et d'Italie au printemps 1945. D'autres garçons se feront incorporer à l'armée venue d'Afrique et iront jusqu'au Rhin et au Danube.
Au sein de notre amicale, nous nous posons souvent des questions, sur la tragédie du 13 août, mais aussi sur notre action dans la Résistance et au maquis. La réponse est venue de « Briançon» lors de l'une de nos rencontres, un 13 août. Le mérite de l'Oisans a été d'immobiliser une division allemande de montagne qui aurait été bien utile ailleurs. La Résistance a permis que Grenoble soit atteinte par les Américains le 22 août 1944, à J + 7, alors que cette libération était prévue pour J + 90.
Les « Porte » ont conservé leur idéal de lutte contre les dictatures, contre le racisme. Ils manifestent la même fraternité qu'en 1944 et se retrouvent le 13 août au Poursollet pour honorer leurs morts et les morts de toute la Résistance.
Compléments & précisions
Soixante ans après, lorsqu'ils se rencontrent, les Brûleurs de Loups s'appellent toujours par leurs totems. Précisons donc:
En septembre 40,
André BAROZ est CANARD (décédé)
Aimé BERTHOLLET est BISON
Maurice COTTIN est KANG (OUROU) (décédé)
Clément GUILLET est OURSON
André LICHTLÉ est FURET (décédé)
Henri PELLET est HIRONDELLE
Émilien ROCHE est CHEVREUIL (décédé)
Citons également:
Maurice PETIT, Inspecteur de 1'enseigne- ment, conseiller de clan, (décédé)
Charles BRUNET-JAILLY, instituteur à Échirolles. (décédé)
Un peu plus tard,
Maurice COING est MARMOTTE (décédé)
Sont arrivés en septembre 1942:
Jean BORNERAND : MÉHARI (décédé)
Pierre EYGLUNENT : ÉPERVIER
André RIBOT : BÉLIER (décédé)
Pierre SAGE: CARIBOU
Puis, début 1944, entrent au clan:
Raymond DUBOIS-CHABERT (décédé), Jeannot DUBY, Georges DUFFAUD, Milou GAU- THIER, Robert METTRAL, Joseph PERROUD, Max ROBERT, Hubert RUGGIERI,Charly VALLIN.
Les «Brûleurs de Loups » sont les «BDL». Ils ont fortement influencé la section Porte et sont à l'origine de l'«Amicale des anciens de la section Porte », de ses réunions, de son animation, de son esprit: nous termi- nons toujours nos échanges épistolaires par « Fraternellement à toi ».