La bataille d’Alasay ou Opération « Dinner out »
Du 14 au 23 mars, deux bataillons de l’armée nationale afghane appuyés par le GTIA Kapisa
et les moyens aériens américains ont conduit avec succès une opération d’envergure en vallée
d’Alasay avec pour objectif de reprendre cette zone, sanctuaire des insurgés depuis 2006, afin
d’y implanter deux bases permanentes de l’armée afghane qui sera ainsi en mesure de
contrôler le terrain dans la durée et d’offrir les conditions au développement.
Le 14 mars, avant le lever du jour une compagnie du GTIA et des contrôleurs aériens ( Joint
Terminal Attack Controller ) du 93° RAM sont héliportés sur les crêtes à l’entrée de la vallée
et à l’aplomb des deux zones où seront construites les deux bases, alors qu’un bataillon de
l’ANA appuyé par une compagnie du GTIA renforcée de trois AMX-10RC du 4° Rch pénètre
dans la vallée d’Alasay, renseigné par une équipe du Groupe de Commandos Montagne
(GCM ) infiltrée dans la vallée.
Après un engagement avec les insurgés à l’entrée de la vallée, le groupement ANA –
compagnie du GTIA s’installe dans le village d’Alasay. Durant toute la journée du 14 mars,
les insurgés essaieront de reprendre le contrôle d’Alasay et de déloger la compagnie du GTIA
postée sur les crêtes.
C’est au cours de ces combats que le caporal chef Belda sera tué et un tireur Milan blessé par
des éclats provenant de son poste de tir détruit par un tireur d’élite insurgé.
La compagnie implantée sur les crêtes, ne pouvant être récupérée par les Chinooks
américains, s’exfiltre, dans la nuit du 14 au 15 mars, en direction d’Alasay, avec l’aide d’une
équipe des GCM qui monte à sa rencontre et jalonne l’itinéraire.
Jusqu’au 23 mars, les compagnies du GTIA se relèveront pour assurer la protection du
chantier des deux bases occupées depuis cette date par l’ANA.
Plus de 70 insurgés ont été tués au cours de l’opération, alors que les alliés déplorent 1 tué et
6 blessés dans les rangs de l’ANA et 1 tué et 1 blessé au GTIA.
Parallèlement aux opérations de constructions, des shuras sont organisées par l’armée afghane
et les autorités administratives afin d’expliquer aux anciens et aux maleks le but des
opérations conduites dans la vallée, de dire leur détermination de tenir le terrain sous leur
autorité et recueillir les besoins des villageois.
En conclusion, reprenons ces paroles du colonel Le Nen ( voir Info Afghanistan n° 7 ) qui
illustrent bien la réussite de cette opération :
"La vraie plus-value des chasseurs alpins est là. Nous pensons nos manoeuvres dans un terrain
à trois dimensions, de la même manière que notre ennemi". ……
….. "Nos chasseurs ont le pied alpin, c'est-à-dire qu'ils sont capables de marcher avec jusqu'à
45 kg de matériel sur le dos (armes, munitions, gilet pare-balles...), sans se faire une entorse et
sans chuter, et de serpenter entre des barres rocheuses toute une nuit, parce que la différence
se fait là".