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La Guerre d'Algérie

7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 18:02

confproch

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7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 07:27

 

  
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Exclusif. Le général Grégoire de Saint-Quentin, chef de la force Serval, livre sa première analyse publique de la situation. Pour lui, seule la coopération avec les forces malienne et africaine permettra de remplir la mission.
Formé au moule des forces spéciales, Grégoire de Saint-Quentin, 51 ans, a commandé le 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) de Bayonne, vitrine exemplaire de ces unités spécialisées dans le renseignement et l’action commando qui sont le fer de lance de l’opération de reconquête au Mali. Ce saint-cyrien de la brillante promotion “Grande Armée” a servi au 1er RPIMa une bonne partie de sa carrière. Présent au Rwanda (1994) sous les ordres d’un chef charismatique, Jacques Rosier, il a été profondément marqué par cette tragédie, comme tous les soldats de sa génération.
Officier énergique et calme, d’une belle prestance, réputé pour des écrits prémonitoires lors de son passage à l’École de guerre, Saint-Quentin assure le commandement des éléments français basés au Sénégal et l’ensemble des opérations sur le théâtre malien. La première phase avait été conçue et pilotée par le général Didier Castres, sous-chef d’état-major à Paris. À Bamako, Saint-Quentin est secondé, pour les forces terrestres, par le général Bernard Barrera et par le général Jean-Jacques Borel, pour la composante aérienne.
Le général de Saint-Quentin vient d’être frappé par la mort à In Amenas (Algérie) d’un de ses anciens sous-officiers de Bayonne, Yann Desjeux, tué par les terroristes d’Aqmi en essayant de porter secours à ses collègues du site gazier : « Un garçon discret mais extrêmement profond et enthousiaste. » Pour préparer sa mission en terre malienne, le général s’est plongé dans la lecture de l’Islam noir, de l’africaniste Vincent Monteil. Ce manuel lui sera utile pour aborder la phase délicate qui commence, comme il l’explique dans cet entretien.
L’opération Serval est-elle dès maintenant une “victoire” ?
L’opération Serval n’est pas achevée. On peut cependant parler de succès pour toutes les phases d’opération réalisées (terrestres, aériennes, logistiques…) : les frappes sur des objectifs adverses identifiés et une série de manoeuvres audacieuses, fondées sur la rapidité et la surprise, ont permis de repousser les groupes terroristes au nord de la ligne Gao-Tombouctou et de pouvoir désormais les menacer dans leur sanctuaire du Nord-Mali. L’entrée en premier d’une force est toujours un moment délicat. Il faut saluer le professionnalisme de nos armées qui, en un laps de temps si court, ont su réagir en se coordonnant de surcroît avec les forces armées maliennes. De ce point de vue, notre dispositif de forces prépositionnées a joué un rôle fondamental, que va confirmer le soutien qu’elles vont apporter à la montée en puissance de la force africaine, la Misma.
Faut-il reprendre le contrôle de la totalité de la zone nord, jusqu’à la frontière algérienne, pour remplir la mission ?
L’objectif, partagé par l’ensemble des acteurs de cette crise, est bien de permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale. Après le coup d’arrêt donné aux groupes terroristes dans le sud du pays, nous abordons la phase suivante en coordination avec l’armée malienne, mais aussi avec le renfort des contingents africains de la Misma, soit 5 700 hommes. C’est bien la coopération de ces trois forces qui permettra de remplir la mission.
Êtes-vous inquiets devant l’immensité de cette zone ?
Les zones désertiques du Nord-Mali font une fois et demie la superficie de la France. Il est illusoire d’imaginer pouvoir les contrôler en permanence.
Cela rappelle-t-il l’Afghanistan ?
C’est très différent des espaces resserrés comme l’Afghanistan et il faut adapter nos modes d’action à cet environnement particulier. Les déserts sont des océans, incontrôlables par nature, mais où on ne peut vivre et se déplacer indéfiniment sans passer par un détroit ou toucher un port pour recompléter ses ressources. Ce sont ces points de passage et ces zones refuges qu’il faut parvenir à identifier pour empêcher l’adversaire d’en disposer librement.
D’où l’importance du renseignement…
Oui, il joue un rôle primordial pour pouvoir réagir sans délai par une manoeuvre combinant des moyens terrestres et aériens et dont la réussite est conditionnée par une forte mobilité.
Dans quel délai raisonnable la Misma sera-t-elle réellement opérationnelle ?
La Misma est d’ores et déjà en action sur le terrain et poursuit activement sa montée en puissance. Ses quatre bataillons de manoeuvre ont commencé leur déploiement et sa logistique se met en place progressivement.
Et l’armée malienne ?
Elle est présente avec nous sur le terrain, mais nécessite une remise à niveau de ses standards opérationnels et, pour une partie, une formation depuis la base. Ce sera le rôle de la mission européenne EUTM, qui commencera à se déployer dans le courant du mois de février.
Quelle est la principale menace pour notre force ?
L’immensité du théâtre, les élongations logistiques, la mobilité de l’adversaire font partie des invariants de la guerre dans le désert. À nous de continuer à nous organiser pour les prendre en compte, comme nous l’avons fait jusqu’à présent.
Redoutez-vous les exactions, toujours possibles, en présence de la force ?
Ces risques d’exactions sont une menace intolérable pour tous ceux qui sont venus aider le Mali à protéger sa population. Ceux qui s’en rendraient coupables doivent savoir qu’il ne peut y avoir d’impunité sur cette question. Nous l’avons dit aux autorités militaires maliennes, qui ont donné des ordres stricts dans ce sens. Par ailleurs, tout soldat français témoin de tels actes a le devoir de les faire cesser et de rendre compte immédiatement. C’est un élément qui figure dans le code du soldat.
Propos recueillis par Frédéric Pons
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5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 21:56
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3 janvier 2014 5 03 /01 /janvier /2014 18:22
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30 décembre 2013 1 30 /12 /décembre /2013 13:15

AG 25-01-2014 page 1-copie-1

 

AG 25-01-2014 page 2-copie-1

 

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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 20:59
Bd Voltaire

 

Le 20 décembre 2013
Les mauvaises langues prétendront que l’ultime mission commerciale de François Hollande a définitivement scellé nos chances !
       
        

Rappelons-nous la naissance du Rafale. Dans une compétition européenne au début des années 80, le duo Dassault/Hernu (alors ministre de la Défense de Mitterrand), n’obtenant pas la maîtrise d’œuvre dans un partenariat européen, se retirait pour faire bande à part tricolore et développer l’avion 100 % français, en concurrence frontale avec l’Eurofighter.

Cet imperium, que l’on pouvait légitimement comprendre étant donné la qualité du bureau d’études et l’expertise reconnue des avions Marcel-Dassault, s’appuyait aussi sur un projet assez différent, tradition bien nationale du produit le plus sophistiqué et polyvalent, satisfaisant davantage le cercle des ingénieurs militaires de la DGA et de leurs comparses civils, tous formés dans les mêmes grandes écoles et adeptes du nec plus ultra. Ce que d’aucuns ont nommé le complexe « militaro-industriel », moins militaire que clanique…

Car le besoin des utilisateurs était d’abord des avions répondant à des opérations précises, avec les meilleures performances pour ces objectifs, et disponibles en nombre adéquat.

La tradition de l’avion multirôle capable de répondre à la totalité du spectre des missions allouées aux pilotes de chasse, avec un argument d’économie d’échelle pour la production et la maintenance, conduit en réalité au développement d’un appareil très sophistiqué et extrêmement cher dont le Rafale marque l’apogée après la lignée des Mirage III et Mirage 2000. Une exception avait marqué cette politique avec un chasseur-bombardier, le Jaguar, développé avec les Britanniques, qui a connu une vie plus brève que nos célébrissimes Delta, peut-être, mais pas seulement, pour confirmer le bien-fondé de ce concept opérationnel…

Avec le Rafale, les pilotes de l’aéronavale embarquaient pour la première fois dans le même cockpit que ceux de l’armée de l’air, non sans avoir prescrit les exigences techniques d’un appareil capable d’opération sur porte-avions, autre fleuron grandiose, mais orphelin, de nos forces armées…

Compte tenu des contraintes économiques successives de plus en plus prégnantes autour de ce fastueux programme, ce n’est qu’en 2001 que l’armée de l’air a reçu ses premiers appareils en nombres comptés dont la dotation initiale ne sera toujours pas complétée en 2019 après rabotage de la dernière loi de programmation militaire (LPM 2014-2019) et pour les mêmes raisons. Entre le début et la fin de livraison, des modifications et améliorations substantielles des systèmes d’armes embarqués auront, en outre, alourdi un peu plus le coût réel de chaque unité.

On comprend que le concept de la sophistication et du « luxe » à la française n’ait pas, auprès de la clientèle étrangère, le même succès que celui de nos maroquiniers célèbres. Mais outre les données opérationnelles et économiques, l’achat d’un avion de chasse est aussi un acte politique. L’annonce imprudente et très anticipée de Nicolas Sarkozy de la vente au Brésil, qui vient d’être infirmée, le démontre.

Les mauvaises langues prétendront que l’ultime mission commerciale de François Hollande auprès de son homologue brésilienne a définitivement scellé nos chances ! Surtout, qu’il ne se rende pas en visite en Inde…

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 16:47

Cercle algérianiste national

 

 

 

 

Fédération des Cercles algérianistes

 

 

 

Le 17 décembre 2013

 

 

Communiqué de presse

 

Le Cercle Algérianiste porte plainte

 

contre le politologue Thomas GUÉNOLÉ

 

 

 

« C’est un fait que, culturellement, le racisme est quand même plus développé dans le Sud de

 

la France. Cela s’explique en partie, il faut dire les choses, par le fait qu’il y a une très forte

 

communauté pied-noire dans le Sud de la France ».

 

Face à ces propos insupportables tenus au journal de 13 h de France Inter qui imputent aux

 

pieds-noirs un racisme entretenu culturellement, le Cercle Algérianiste a officiellement

 

déposé plainte, le 10 décembre dernier, auprès du procureur de la République de Paris, contre

 

Thomas GUÉNOLÉ, pour provocation à la discrimination, à la haine ou la violence à l’égard

 

d’un groupe de personnes, à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une

 

nation, une race ou une religion déterminée.

 

Thierry ROLANDO

 

Président National du Cercle Algérianiste

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 07:37

Le 19 décembre 2013

BdVoltaire

 

La Centrafrique n’est pas l’Afghanistan. Les intérêts de l’Occident n’y sont pas les mêmes… enfin, surtout ceux des États-Unis, semble-t-il…

      
         

Tout va mal en Hollandie… sauf la guerre ! Après le Mali, la République de Centrafrique mise à feu, à sang, à viol et à pillage. Soit… et le consensus est, à nouveau, à peu près national pour soutenir l’initiative guerrière de l’Élysée… Il n’en va pas de même des appuis internationaux. Certes, la France a obtenu le feu vert de l’ONU, mais côté soutiens militaires, il y a comme qui dirait… pénurie, malgré les déclarations optimistes de notre sémillant ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius : « Je crois pouvoir vous affirmer, compte tenu des démarches qui ont été faites par la France, que nous aurons bientôt des troupes au sol qui seront apportées par nos collègues européens. »

Eh bien ! « T’as qu’à croire », semble lui répondre l’Union européenne… La Belgique « envisage » d’envoyer 150 soldats. Et encore, pour une simple « mission de protection » des aéroports et sans doute pas avant… la fin du mois de janvier !

RFI souligne toutefois qu’il s’agit d’un effort supplémentaire du gouvernement belge « qui avait déjà donné son feu vert à la mise à disposition de l’opération Sangaris d’un avion de transport gros-porteur Airbus A330 et d’un avion de transport tactique ». Tant de générosité va droit au cœur.

Comme celle de la Pologne, autre pays prêt à soutenir notre effort militaire, qui exclut toutefois l’envoi de troupes à Bangui… Le pays mettra à notre disposition un avion de transport militaire (attention : avec son équipage complet !), mais ce soutien logistique aérien restera toutefois limité : « L’avion devra stationner à Toulon, dans le sud-est de la France, et faire la navette avec l’Afrique. » Point trop n’en faut.

Qui encore ? Toujours d’après RFI : « L’Espagne, pour sa part, a déjà annoncé un soutien, notamment dans le transport de troupes et de matériel. De même que Berlin, qui a mis à disposition des capacités de transport aérien. Les Pays-Bas, l’Autriche et la Grande-Bretagne n’envisagent pas non plus l’envoi de soldats. Quant à la Suède, la Finlande, la Hongrie et la Bulgarie, aucune décision n’a encore été prise. »

Rappelons pour mémoire ce qu’a été ou est encore à ce jour la participation des États membres de l’Union européenne à la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) qui opère en Afghanistan et constitue la composante militaire de la coalition, sous l’égide de l’OTAN opérant dans ce pays depuis 2001 : Allemagne (2.800 personnes en 2006 ; 3.465 personnes en juin 2009 et 4.920 en 2011), Belgique (≈ 620 en 2009 et 530 en 2011), Croatie (150 en 2009 et 300 en 2011), Danemark (700 en 2009 et 750 en 2011), Espagne (780 en 2009 et 1.470 en 2011), France (4.000 en 2011, retrait des forces de combat fin 2012 et 2.500 en 2013), Italie (2.350 en 2009 et 3.770 en 2011), Lituanie (200 en 2009 et 180 en 2011), Pologne (2.000 en 2009 et 2.490 en 2011) , Portugal (152 en 2009 et 115 en 2011), République tchèque (580 en 2009 et 470 en 2011), Roumanie (900 en 2009 et 1.695 en 2011), Royaume-Uni (8.300 en 2009 et 9.500 en 2011 ), Suède (265 en 2009 et 500 en 2011)…

Évidemment, la République de Centrafrique n’est pas l’Afghanistan. Les intérêts de l’Occident n’y sont pas les mêmes… enfin, surtout ceux des États-Unis d’Amérique, semble-t-il… et une fois de plus, l’Union européenne y brille en matière de politique internationale par son absence ! Ou sa désertion, au choix !

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 16:18

Cela se passe à Aubervilliers, territoire perdu de la République. Des mœurs d’un autre âge s’y sont implantées. Ainsi, les cafés et leurs terrasses sont occupés exclusivement par les hommes. On se croirait transporté dans un bled quelconque d’Arabie, le soleil en moins.

Réservé aux hommes. Et donc interdit aux femmes !

Ces gens là ne tolèrent pas la présence féminine hors les murs de la maison. Alors une petite dame retraitée de cette banlieue parisienne occupée, excédée de devoir franchir le périphérique, pour aller boire un café, a décidé de brandir le drapeau de la Reconquista.

Elle a commencé la réoccupation des lieux dès 2011: avec une copine, elles se sont assises crânement à la terrasse d’un de ces cafés colonisés. Elles n’en menaient pas large sous les regards hostiles de ces hommes, indignés qu’on ose braver leur loi. Elles n’ont pas lâché, ont peu à peu battu le rappel de leurs copines.

Aujourd’hui elles sont une soixantaine et ont reconquis une trentaine de cafés.

Ces petites dames ne sont pas que sympathiques, elles sont vaillantes. Sans faire de bruit, elles se sont unies contre l’apartheid le plus massif de la planète : celui qui frappe les femmes. Oui, pourquoi n’emploie-t-on jamais ce mot pour la catégorie la plus discriminée au monde ? L’apartheid le plus répandu ne touche pas la race mais le sexe.

On ne va pas entrer dans une compétition de chiffres, mais la population la plus nombreuse – plus d'un humain sur deux – et la plus stigmatisée du monde, c’est celle des femmes. Particulièrement dans les pays dits émergents. Peut être émergents économiquement, mais pas humainement.

Alors nos petites dames d’Aubervilliers reprennent cette place qu’on leur a si longtemps déniée, ici aussi : celle d’êtres humains libres de circuler. Elles réoccupent le territoire perdu, non seulement pour elles, mais pour tous ceux qui en sont chassés de facto. On ne dira jamais assez l’humiliation et le désespoir de celui qu’on exile de chez lui, à qui on impose des mœurs d’un autre espace et d’un autre temps. Et à qui on interdit de s’en plaindre. Le lieu choisi par nos résistantes d’Aubervilliers est symbolique : le café.

Dans les pays qui ont accédé à la démocratie, le café est un lieu ouvert à tous, sans distinction de sexe ou de race, un lieu de détente et de rencontre. Mais il est des contrées reculées où les cafés sont un lieu réservé. Réservé aux hommes. Et donc interdit aux femmes.

D’ailleurs dans ces régions du globe, encore nombreuses, la rue est désertée. Désertée par les femmes. On aperçoit de temps en temps une silhouette emmaillotée qui rase les murs. C’est une femme qui a dû braver la rue, talonnée par l’urgence : elle n’avait plus assez de couscous.

Tristes contrées privées de mixité, où on ne voit jamais un couple se promener en se tenant la main. Alors saluons le courage de ces dames .

Elles sont le signe encourageant d’une résistance qui s’organise à la base, d’une liberté qui se reconquiert.       

Anne Zelensky, journaliste, professeur agrégée,
Présidente de la Ligue du Droit des femmes cofondée avec Simone de Beauvoir en 1974

 

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17 décembre 2013 2 17 /12 /décembre /2013 13:14

Propos du général Lalanne-Berdouticq, en clôture d'un séminaire à l'I.H.E.D.N. (Institut des Hautes Études de la Défense Nationale) 


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Le discours que nous reproduisons ci-dessous a été prononcé par le général Lalanne-Berdouticq (ancien commandant du 3ème régiment étranger d’Infanterie et ancien chef du bureau de liaison de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban – FINUL 2), lors de la clôture d'une récente session de l'IHEDN.

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Après ces dix huit jours inoubliables à travailler ensemble, à vous forger des amitiés dont certaines seront définitives, à voir les choses différemment, voici ce que, comme votre « entraîneur » et un peu « ouvreur de voie », je voudrais vous dire. En toute liberté bien sûr et avec mon franc-parler habituel !
  Le monde est complexe et dangereux
Il est loin des « blocs » que nous avons connus des décennies durant, aussi bien que de la « fin de l’histoire » que l’on nous annonçait voici vingt ans, et encore plus loin de la « paix définitive » qui aurait permis « d’engranger les dividendes de la paix » chers à des hommes à la courte vue.
Ce monde, notre monde, reste dangereux. Comme les prophètes que personne n’écoutait dans les années 1930, je ne cesse de dire que le décuplement des dépenses militaires en Extrême-Orient depuis dix ans devrait nous inciter à mieux surveiller les diminutions insensées que subissent les nôtres. Dans l'Histoire en effet les mêmes causes produisent les mêmes effets et il y a donc tout à craindre des abandons qui se produisent chez nous.
Mais encore faudrait-il voir le monde comme il est et non comme beaucoup voudraient qu’il soit.
  • Méfions-nous du « prêt à penser »
Il est presque toujours faux et ordonné à des fins peu recommandables.
Non le Kosovo n’est pas meilleur après la campagne qu’y ont conduite les alliés en 1999, montée suite à une incroyable guerre d’intoxication médiatique diabolisant les Serbes et présentant les Albanophones comme des anges persécutés…
Il en résulta la fondation du premier pays[1] presque totalement mafieux du continent européen, dont la population originelle, serbe, a été sans pitié chassée de chez elle dans le silence des médias ; ses monastères détruits et ses maisons incendiées.
Non l’Afrique d’aujourd’hui ne vit pas mieux que du temps de la colonisation, à commencer parce que l’esclavage (personne ne le dit) et les massacres ethniques sont repartis de plus belle et que bien des Etats officiellement constitués sont en faillite aussi bien financière que politique.
Non la Libye d'aujourd'hui n'est pas meilleure que celle d'hier, puisque au demeurant elle n'existe tout simplement plus, et  que son tyran a été remplacé par d'autres, en plus grand nombre.
Non la démocratie occidentale n’est pas applicable à tous les continents et à tous les pays. D’abord parce que ce n’est pas un système unique (voyez comme la nôtre est différente de celle des Etats-Unis ou d’Israël, ou bien encore de la Grande-Bretagne) ; ensuite parce que ce système politique ne peut s’épanouir qu’au sein de peuples voyant la personne comme un individu et non comme une partie d’un tout (société personnalistes contre sociétés holistiques)…
  • Dans les grandes questions du monde...
...n’oublions jamais de considérer le paramètre démographique. Il est capital et le silence des médias et des analystes sur ces sujets en dit long sur l’aveuglement, qui ne peut qu’être volontaire, de nos élites autoproclamées.
Ainsi, quel est l’avenir de l’Allemagne, qui aura perdu sept millions d’habitants en 2030 et se verra peuplée en grande partie de ressortissants d’origine turque ? Sera-t-elle-la même ?
On sait que l’islam confond la sphère publique et la sphère privée en refusant absolument de distinguer « Dieu » et « César ». Or, cette distinction est à la base même des systèmes démocratiques.
Enfin, oublie-t-on qu’une population peut être chassée de chez elle, ou se voir remplacée par une autre, les autochtones se retrouvant alors comme étrangers sur leur propre sol ?
Sans remonter à la diaspora juive du premier siècle, pensons aux Coptes d’Egypte, aux chrétiens de Turquie et d’Asie (20% de la population en 1900 alors qu’ils sont aujourd’hui 0,02%, soit mille fois moins) ou bien encore aux Serbes du Kosovo, déjà cités (90% de la population en 1900 et moins de 10% aujourd’hui) !
Hors les idéologues, qui peut être assuré qu’en France, nous sommes à l’abri de tels phénomènes ?
Refuser d’examiner la question sous couvert de mots en « isme » est singulièrement irresponsable.
Or, entendons nous que l’on pose cette question ? Non.
Considérons aussi l’incroyable effondrement démographique de nos voisins Italiens et Espagnols et tentons d’imaginer ces deux pays dans trente ans ! « Il n’est de richesse que d’hommes », dit le proverbe.
Que sera la civilisation occidentale si, dans trois siècles, des touristes visitent nos cathédrales sans que personne ne puisse leur expliquer le sens d’un Christus pentocrator dont ils contempleront la sculpture sur le tympan, ainsi que cela se passe pour les églises de Cappadoce, alors que plus aucun chrétien ne vit aux alentours ?

> > > > > 
Rien n’est définitif dans l’histoire des hommes,  pas plus le tracé des frontières que les peuples qui s’abandonnent et doutent d’eux-mêmes.
  • Enfin, cessons de nous croire à l’abri des menaces militaires...
... au motif que nous possédons d’admirables sous-marins nucléaires.
La guerre est bien de retour et le fracas des combats des Balkans, maintenant assourdi, nous rappelle qu’elle peut s’inviter dans des contrées européennes très proches, et pourquoi pas chez nous ? Qui peut ignorer que si tout le monde (tout le monde, sauf nous !) réarme sur la planète, c’est bien pour quelque raison !
 
Et l’Europe, direz-vous !

> > > > > 
Fort bien, mais l’Europe n’est sur le plan militaire qu’une addition de faiblesses, vous le savez. Ajouter des faiblesses à d’autres faiblesses n’a jamais constitué une force mais bien une faiblesse plus grande encore[2] !
Comme le disait, je crois, Roosevelt au moment de la Grande dépression, puis au début de l’engagement américain dans la 2e guerre mondiale, « Ce que nous devons craindre le plus au monde, c’est la peur elle-même ». Or, l’histoire nous enseigne que les populations qui ont peur de la mort sont celles qui disparaissent de la surface du globe.
> > > > > 
Notre manière « d’évacuer » la mort de la vie sociale est effrayante en elle-même, car un jour ou l’autre nous devrons combattre pour notre vie, et donc la risquer. Ne pas s’y préparer c’est nous assurer de perdre cette vie à coup sûr.
> > > > >  
Cela s’appelle la lâcheté, qui n’a jamais attendri aucun adversaire déterminé ; jamais, bien au contraire.

> > > > > Rappelons-nous avec honte que certaines erreurs peuvent être commises puis recommencées : la République naissante déclara la guerre illégale en 1791 et se trouva en conflit avec l’ensemble de ses voisins deux ans plus tard. En 1928, à la Société des Nations, cet ancêtre de l’ONU, le « Pacte Briand-Kellog » déclara la guerre « criminelle » à la face du monde. Onze ans plus tard aussi bien la France que la Grande-Bretagne étaient acculées à une mobilisation générale dans des conditions désastreuses, pour aboutir à ce que l’on sait : l’occupation de  toute l’Europe sauf la Suisse, et aussi les camps de concentration. Nous n’avions pas voulu lire Mein Kampf, non plus que méditer les pensées de Lénine et voir les camps soviétiques, qui mèneraient l’un à Katyn et l’autre à Treblinka ou Sobibor.
« Le droit sans la force n’est  rien, la force sans le droit c’est la tyrannie » disait à peu près Pascal.
Souvenons-nous-en.

> > > > > 
Enfin, je voudrais insister sur le sens des mots. Discutant avec plusieurs d'entre vous pendant la session j'ai une nouvelle fois constaté que les mots n'avaient souvent pas le même sens pour l'un et pour l'autre. Je pense à un échange récent sur le mot République dont mon partenaire me disait que « Pour lui la république c'était… ».
Or, là est le danger : nous n'avons pas à dire que « Pour nous » un mot veut dire telle chose ; nous devons au contraire nous référer à sa définition exacte sinon plus aucun échange n'est possible.

> > > > > 
Reprenant l'exemple de la République, je lui disais que celle-ci se définit par trois critères et seulement trois : Un gouvernement collégial, qui obéit à des lois, et dont le mode de succession n'est pas dynastique. Un point c'est tout.
La république romaine était-elle démocratique ? Non, mais c'était tout de même une république.
Donc, ne confondons pas les mots les uns avec les autres. Ainsi de la démocratie[3], qui peut parfaitement trouver sa place dans un système monarchique comme en Grande-Bretagne et ainsi de suite.
À notre époque où le dialogue semble érigé à la hauteur de vertu et de principe cardinal des relations sociales, travaillons donc à ce qu’il qu'il soit possible au travers de mots employés dans leur juste sens. Nous aurons alors fait un grand pas vers la clarté et de saines relations interpersonnelles.
J'insiste : cette question de la précision du vocabulaire est absolument essentielle si l'on y réfléchit bien.

> > > > > 
En conclusion :
-Il nous faut chasser l’idéologie, quelle qu’elle soit ; de « droite » ou de « gauche ». C’est une maladie mortelle de l’esprit car elle fait voir la réalité au travers de systèmes d’idées, qui sont autant de lunettes déformantes.

> > > > > 
A l’idéologie il faut opposer le principe de réalité qui veut que les choses soient ce quelles sont, que cela nous plaise ou non.. Alors on peut agir en  espérant ne pas trop se tromper.

> > > > > 
Il n’y a pas de bons camps de concentration (cubains, nord-coréens, chinois) dont on ne parle jamais, et de mauvais, les nazis, dont il faut sans cesse se souvenir.
Il y a eu et il y a des camps de concentration où des innocents sont morts et meurent encore dans des conditions atroces.
Il n’y a pas l’antisémitisme, évidemment condamnable, des « néonazis », et sa variété excusable, celle des « islamistes », qui est passée sous silence. Il y a l’antisémitisme (qui d’ailleurs est un antijudaïsme), un point c’est tout.
Au nom de quoi devrait-on condamner « l’islamophobie » si l’on ne le fait pas de la « papophobie » ou de la « christianophobie » ? A-t-on vu un chrétien Chaldéen ou un Melchite se faire sauter dans une mosquée d’Irak ? Un seul ? Dès lors, comment mettre sur le même pied « les » intégrismes ?

> > > > > 
Il existe quand même une différence de nature entre un zélateur d’Al Quaeda et un Mormon, je crois.

> > > > > 
Distinguer souverainement le bien du mal, ne pas mettre à égalité le bon et le mauvais s’appelle aussi : Liberté.

> > > > > Il nous faut être convaincus que la France est et reste une grande puissance. Du moins si elle continue de le décider.
Aujourd'hui, combien de pays ont-ils une représentation diplomatique dans le monde comparable à la nôtre ? Un seul.

> > > > > 
Combien de pays disposent-ils de sous-marins lanceurs d’engins totalement conçus, fabriqués, maîtrisés par leur gouvernement national dans le monde ? Trois, et pas la Grande-Bretagne.

> > > > > 
Combien de pays disposent-ils de porte-avions de premier rang à catapulte avec une flotte aérienne adaptée, moderne et entrainée ? Deux.

> > > > > 
La France est au premier rang de toutes les grandes négociations mondiales, elle dispose d’un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, ses avions volent dans tous les cieux de la planète. Elle est au premier rang de la technique, de l’art, de la littérature.

> > > > > 
Elle est au premier rang des pays possédant un patrimoine multiséculaire, admirable et entretenu.

> > > > > 
Elle est au premier rang de certains travaux de recherche, elle inonde une partie du monde de son rayonnement culturel, artistique, commercial, d’influence, et ce depuis neuf siècles sans discontinuer !

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Quand la France parle, on l’écoute, parfois on la jalouse et on la brocarde de temps en temps,  mais on l’écoute et son message est souvent reçu. C’est un fait.

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Cependant… restons modestes et cessons de donner des leçons au monde entier, car, comme d’autres, nous n’avons pas que des qualités. Le blanc de notre drapeau n’est hélas pas immaculé. Nous avons aussi de graves défauts : nous sommes souvent arrogants, légers, hâbleurs, désunis, insupportables.

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Nous voulons répandre les Droits de l’Homme sur le monde, mais nous avons inventé le génocide sous le terme de populicide, puis l’avons mis en œuvre en Vendée en 1793. Nous sommes (avec raison) pour la tolérance religieuse, mais… des Dragonnades de Louis XIV[4] aux « baptêmes républicains » de Carrier à Nantes ou aux lois d’Emile Combes en 1905[5], nous savons aussi persécuter nos concitoyens pour leurs convictions religieuses…

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Cependant et tout bien considéré, soyons fiers de ce que nous sommes, mais avec mesure.

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Soyons fiers de notre héritage multiséculaire, en ayant conscience de ce quenous sommes les « débiteurs insolvables » des richesses léguées par nos ancêtres.
Nous ne pourrons jamais rembourser cette dette, qui nous oblige.
Mais soyons aussi convaincus que cet héritage est fragile et peut s’effondrer en quelques années, voire quelques mois si des événements dramatiques venaient à se produire et auxquels nous n’aurions pas fait face à cause de notre impréparation, de notre inconscience, ou parinconsistance ouimprévoyance.
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Voyez comme s’est écroulé l’Ancien régime en quelque semaines[6], ou encore le tsarisme, le communisme, la Vienne impériale, sans parler des empires romain, moghol, khmer ou aztèque…
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Ce formidable patrimoine, notre patrimoine (matériel et immatériel) est fragile et se trouve entre nos mains.
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Alors restons vigilants et combattons les idées dangereuses pour l’avenir, tout en travaillant d’arrache-pied à l’unité de notre nation, qui en a de jour en jour plus besoin.
Nous savons de mémoire séculaire, depuis Bouvines pour le moins, que la France unie est victorieuse des défis.
Désunie elle se dissout et, qui sait, pourrait disparaître.
Cela ne se doit pas.
Alexandre Lalanne-Berdouticq

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[1]
Grand comme un département de chez nous : 10 000 km2 et un million d’habitants…
[2] Dix estropiés au départ d’un cent mètres olympique ne feront pas un champion !
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[3] Dont la caractéristique essentielle est que le siège de la souveraineté se tient « dans la personne du peuple », qui délègue ou non son autorité à des mandataires (démocratie directe ou indirecte).
[4] Contre les Protestants
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[5] Contre les Catholiques
[6] Il a succombé à des crises multiples et simultanées : économique avec des dettes abyssales et une fiscalité inopérante et injuste, une défiance du peuple dans ses élites qui ne le représentaient plus, l’incapacité du système à se réformer et un pouvoir impuissant qui refusait de voir la réalité. Comparons avec aujourd’hui…
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