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La Guerre d'Algérie

12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 06:53

 

Par Georges-Henri Bricet des Vesvallons

Publié le : samedi 3 novembre

Georges-Henri Bricet des Vallons est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, ancien auditeur de

l’Institut des hautes études de Défense nationale, doctorant en sciences politiques, chercheur-associé à

l'Institut Choiseul et à l'Institut Prospective et Sécurité en Europe, spécialiste des sociétés militaires privées. Il

est l'auteur d'un livre "Irak, terre mercenaire" (Favre, 2009)

L’Afghanistan a-t-il été le chant du cygne de l’ère des opérations extérieures de l’armée

française ? À prendre au mot le concept de « betteravisation » qui fait florès dans nos

états-majors (entendre retour au pays et fin de l’époque expéditionnaire), tout

connaisseur de la chose militaire est porté à le croire.

Coupes continues des crédits, purge massive des effectifs, cession gratuite du patrimoine

immobilier, des milliers de militaires qui ne sont plus payés depuis des mois... La situation

de la Défense est entrée dans une phase critique qui pourrait déboucher sur une crise

sociale, capacitaire, et des vocations sans précédent historique. L’institution militaire sera

vraisemblablement la principale victime de la politique ultra-récessive poursuivie par le

gouvernement Ayrault, qui, en cela, ne fait que parachever les décisions prises sous le

mandat de Nicolas Sarkozy. L’armée de terre sera la plus touchée, mais la Marine et

l’armée de l’air auront aussi leurs lots.

L’affaire Louvois

Le volet le plus sensible politiquement et médiatiquement est d’abord celui des soldes

non versées, lié aux dysfonctionnements chroniques qui affectent le logiciel bien mal

nommé Louvois, du nom de l’énergique ministre de la Guerre de Louis XIV. Problème

récemment qualifié d’« invraisemblable » par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le

Drian, lui-même. Dans la continuité de la politique de rationalisation budgétaire actée

par la Révision générale des politiques publiques (RGPP), le ministère de la Défense a

décidé la mise en place de plusieurs systèmes d’information de « ressources humaines »

(SIRH). Dans l’armée de terre, ce système d’information a été baptisé Concerto.

Louvois (Logiciel unique à vocation interarmées de soldes) est la déclinaison du volet «

salaires » de l’ensemble des SIRH des armées (Rhapsodie pour la Marine, Orchestra pour

l’armée de l’air, Agorha pour la gendarmerie). Problème : ce logiciel, vendu à prix d’or et

dont la maîtrise d’oeuvre et la maintenance sont assurées par l’entreprise Steria, ne

fonctionne pas. Depuis le raccordement de Louvois à Concerto et le basculement

unilatéral de la gestion des soldes en octobre 2011, les ratés du système perdurent et se

multiplient : frais de déménagement non remboursés, indemnités de campagne nonperçues,

soldes non-versées, ou versées avec six mois ou un an de délai, ou alors versées

de manière aberrante (seul un cinquième du salaire est perçu), autant d’accrocs dus à la

pléiade de bugs qui affectent Louvois.

La conséquence directe est une précarisation radicale des familles : une manifestation

de femmes de militaires a eu lieu l’année dernière, première du genre, mais le

mouvement a vite été étouffé par les pressions exercées sur leurs maris. Résultat : certains

militaires, qui attendent le versement de leurs soldes, sont ruinés, interdits bancaires et sont

obligés d’emprunter pour rembourser des crédits déjà contractés alors même qu’ils ne

sont plus payés ! Dans les cas les plus extrêmes, leurs femmes divorcent pour acquérir un

statut de femme seule et toucher des allocations.

L’affaire des soldes pourrait, à condition de se cantonner à une lecture de surface, ne

relever que d’un simple bug. En réalité, le problème pourrait aller bien au-delà du raté

informatique et concerner aussi la trésorerie de l’État. Les capacités d’emprunt auprès

des marchés s’épuisant avec la crise, la priorité va au paiement des salaires des

institutions syndiquées et dotées d’une forte capacité de nuisance médiatique

(Éducation nationale), à l’inverse exact des militaires.

Officiellement 10 000 dossiers sont en attente de traitement dans l’armée de terre (chiffre

reconnu par le ministère). En réalité l’ensemble de la chaîne des soldes (troupe, sousofficiers

et officiers) est impactée (120 000 bulletins de soldes touchés) et le chiffre réel

pourrait atteindre 30 % des effectifs totaux. Pire, ces ratés touchent en majorité des

militaires qui sont sur le point de partir en opérations ou qui en reviennent (60 % des

dossiers). Là encore, impossible de faire la lumière sur le nombre exact de militaires

touchés puisque le ministère n’en a aucune idée précise et vient de lancer un appel aux

parlementaires pour faire remonter les doléances.

Le ministre Le Drian a parfaitement conscience du scandale même s’il feint de le

découvrir avec sa prise de fonction, puisqu’il était chargé des questions de défense

auprès de François Hollande pendant la campagne présidentielle. Si Bercy ne freinait

pas, le ministère aurait évidemment débloqué des fonds spéciaux pour gérer l’urgence,

ce qu’il commence à faire. L’annonce récente d’un plan d’urgence et la mise en place

d’un numéro vert suffiront-elles ? Les services concernés sont déjà débordés par le flot des

plaintes et, faute de compétence technique, n’ont d’autre choix que d’intimer la

patience.

Sur le fond, une autre hypothèse – conditionnelle – pourrait être émise : les ratés de

Louvois pourraient relever d’une stratégie mise en place par les grandes entreprises de

conseil qui ont vendu ces logiciels de gestion intégrée pour démontrer au gouvernement

l’incapacité des services de l’Etat à faire fonctionner des systèmes aussi complexes et

obtenir une externalisation totale de leur gestion (Louvois est géré en interne par les

services de ressources humaines du ministère qui sont épaulés par des équipes de Steria).

Paradoxe ? L’État envisagerait de confier la totalité de la gestion du parc informatique

du ministère à Steria. Aucune sanction financière n’a pour l’heure été prise contre

l’entreprise, ce qui ne laisse pas d’interroger, tout comme l’absence de réactivité du

contrôle général des armées, pourtant censé superviser et auditer ce type de dossier.

Dans un contexte aussi opaque, il est de toute façon impossible de détailler avec

exactitude les responsabilités de chacun. Seule une commission d’enquête

parlementaire serait en mesure de le faire. On notera que seul l’ex-chef d’état-major de

l’armée de l’air, le général Paloméros, constatant ces défaillances à répétition, a eu le

courage de refuser le passage à Louvois. Il est depuis parti servir au sein de l’OTAN

comme commandant suprême allié à Norfolk.

Le dépérissement des PME de défense

La situation financière critique du ministère de la Défense recoupe également le

problème des délais de paiement (9 à 18 mois en moyenne) aux PME de défense (qui ont

souvent pour seule clientèle l’État). La conséquence est que les PME n’ont pas les fonds

de roulement nécessaires pour survivre à de tels délais et que la crise faisant, les banques

ne prêtent plus. À cela il faut ajouter la perspective d’une contraction inéluctable des

commandes de l’État liée aux coupes budgétaires dans les équipements. 211 millions

d’euros avaient déjà été annulés sur la mission Défense 2011 pour rembourser une partie

des 460 millions d’euros dus à Taïwan dans l’affaire des frégates après le rendu de

l’arbitrage international. Pour le budget 2013, plus de 1,8 milliard pourraient être annulés

ou décalés sur un total de 5,5 milliards.

Il est à craindre que le tissu industriel des PME de défense, déjà précarisé et très

faiblement soutenu par l’État (à l’inverse de la politique pratiquée en Allemagne), risque

à court terme la mort clinique. L’autre incidence de cette rétractation budgétaire est

que l’effort de recherche et développement de programmes indispensables à notre

autonomie stratégique, comme celui d’une capacité « drone », va être dramatiquement

entravé, entraînant l’achat sur étagères de Reaper américains.

Le « dépyramidage » et le gel des avancements

Autre dossier brûlant : le gel de 30 % des avancements. Matignon a enjoint début

septembre, via une lettre de cadrage, le ministère de la Défense d’impulser une politique

de dépyramidage brutale de la structure de ses effectifs et pour ce faire de réduire du

tiers les volumes d’avancement de ses personnels militaires sur les trois prochaines années.

C’est l’autre bombe à retardement avec l’affaire des soldes : plus de perspective

d’avancement au grade, plus d’augmentation salariale pour un tiers des militaires. Du

jamais vu.

Une politique de dépyramidage courageuse consisterait à acter une loi de dégagement

de cadres (trop de colonels et de généraux en proportion par rapport aux officiers

subalternes, sous-officiers et troupe) et à ponctionner dans les avantages du régime

spécial de la 2e section (5 500 généraux en retraite dite « active », soit l’équivalent d’une

brigade de réserve, pour seulement 95 rappels annuels). Le ministère ne s’y risquera sans

doute pas car, contrairement à un sergent ou à un lieutenant, les généraux ont un poids

politique (en interne) et une telle option susciterait des mouvements de solidarité

redoutables dans un milieu pourtant sociologiquement marqué par l’individualisme.

Au final, on ne peut que constater avec dépit l’inefficacité totale de la politique de

rationalisation engagée avec la RGPP de 2008. Au lieu de baisser comme prévu, la masse

salariale de la Défense a augmenté : à mesure que le ministère ponctionnait dans les

effectifs opérationnels, il a embauché des hauts fonctionnaires civils (+ 1 438 depuis 2008)

comme le rapportait la Cour des comptes en juillet dernier.

Le bradage du patrimoine immobilier

Il faut également ajouter à ce triste constat le dossier du patrimoine immobilier de la

Défense. Le gouvernement envisage en effet d’offrir sur un plateau les emprises

parisiennes du ministère à la mairie de Paris via une cession gratuite ou une décote de

100 % (en partie déjà opérée sur le budget 2013) pour y construire des logements sociaux

et complaire aux demandes de Bertrand Delanoë. Ces recettes extrabudgétaires liées à

la vente de l’immobilier (rue Saint-Dominique et autres emprises dans le cadre du transfert

vers Balard), qui représenteraient entre 350 et 400 millions d’euros, étaient pourtant

censées compenser les coupes dans les crédits d’équipement

L’empilement des réformes non menées à terme et celles à venir

À ce contexte déjà tendu, il faut ajouter les problèmes liés à l’empilement des réformes

depuis 2008. Une réduction de 55 000 personnels de la Défense avait déjà été actée par

le Livre blanc passé. La Défense supportera ainsi 60 % des réductions de postes dans la

fonction publique pour l’exercice 2013 : 7 234 supprimés sur les 12 298 au total. De surcroît,

la refonte de la carte régimentaire (dissolution de dizaines de régiments, parfois décidée

en fonction de calculs purement politiciens) qui a abouti à la création des Bases de

défense, censées centraliser au niveau régional la gestion logistique et financière des

emprises, et qui a été menée en fonction de postulats purement technocratiques, a

abouti à créer des usines à gaz et à promouvoir un chaos gestionnaire. Les BdD ne

fonctionnent pas et il est également prévu de réduire leur nombre initialement prévu (90).

Sur les difficultés non-digérées des réformes passées vont enfin se greffer celles des

réformes à venir et qui seront entérinées par le Livre blanc à paraître en février prochain.

Si pour l’heure, ces perspectives ne relèvent que des secrets d’alcôve qui agitent les

couloirs de la Commission du Livre blanc, elles semblent déjà quasi actées : le

gouvernement projetterait de supprimer une annuité budgétaire complète sur la période

2014-2020, c’est-à-dire pas moins de 30 à 40 milliards sur les 220 milliards prévus sur la

période par le Livre blanc [1] précédent. Une purge budgétaire qui serait corrélée à un

projet de réduction de 30 000 postes opérationnels dans les armées (la quasi-totalité dans

l’armée de terre, 3 000 dans la Marine et 2 000 dans l’armée de l’air) [2] . Ce qui porterait

les effectifs terrestres d’ici peu à un volume équivalent à celui de l’armée de terre

britannique (80 000 hommes). Jamais l’armée française n’aura connu un volume de

forces aussi faible dans son histoire depuis la Révolution.

Un format d’armée mexicaine

Aucune des lois de programmation militaire décidées par les gouvernements de droite et

de gauche, et qui sont pourtant censées fixer le cap stratégique des armées et

sanctuariser les investissements budgétaires, si cruciaux pour maintenir un modèle

d’armée cohérent, n’ont été respectées depuis la professionnalisation de 1996. L’horizon

d’un tel processus est clair : un effondrement radical des moyens humains et matériels [3]

de nos forces, un format d’armée mexicaine (l’armée de terre compte actuellement 173

généraux en 1ère section pour un effectif de moins de 110-120 000 hommes, là où le

Marines Corps n’en recense que 81 pour un effectif quasi double de 220 000) avec une

haute hiérarchie civile et militaire à peu près épargnée en raison de considérations

politiques (puisque c’est elle qui exécute les réformes), un taux de disponibilité des

matériels extrêmement faible, des forces incapables de se projeter hors des frontières et

des programmes militaires vitaux qui ne pourront être pleinement financés (drones,

renouvellement véhicules terrestres, développement d’une capacité de cyber-défense).

Le décrochage géostratégique de la France

La parade, qui consiste à tout miser sur un modèle d’intervention indirecte (formation à

l’arrière de forces étrangères avec l’appui de notre aviation et de petits contingents de

forces spéciales, comme ce qui est prévu au Mali et ce qui a été fait en Libye) et le

renseignement, ne suffira pas à empêcher le décrochage brutal de notre influence

géostratégique. Il se pourrait surtout que le Livre blanc acte définitivement l’idée desmart

defense et de mutualisation des capacités nucléaires avec l’Angleterre (qui en tirera tous

les bénéfices), achevant de décapiter ce qui restait de souveraineté stratégique à la

France après la réintégration dans l’OTAN. La route du désastre est donc parfaitement

balisée.

Comment expliquer cette pression extrême sur le budget de la Défense ? Très simplement

par le fait que l’armée est la seule institution publique à ne pouvoir compter sur un

contrepouvoir syndical et que le politique se sent, en conséquence, autorisé à toutes les

oukases. On pense notamment au scandale de la campagne double refusée jusqu’en

2011 aux militaires ayant servi en Afghanistan [4] .

Voilà plus de soixante ans, le général De Gaulle avertissait déjà dans un discours fameux :

« La Défense ? C’est la première raison d’être de l’État. Il ne peut y manquer sans se

détruire lui-même ! » Il semble que cette phase d’autodestruction soit désormais

irrémédiablement engagée. Si le politique choisit la facilité et s’entête dans ce processus

de désossage budgétaire de notre puissance militaire, et si le haut commandement n’y

trouve rien à redire, il ne restera bientôt à nos forces, en lieu de drapeau et de fierté, que

l’héritage de la ruine. On pourra alors graver au frontispice des régiments les mots de

Shelley flétrissant l’orgueil du roi Ozymandias : « Rien à part cela ne reste. Autour des

décombres / De ce colossal naufrage, s’étendent dans le lointain / Les sables solitaires et

plats, vides jusqu’à l’horizon. »

Georges-Henri Bricet des Vallons, docteur en sciences politiques, spécialiste des questions

de défense.

Notes

[1] Le Livre blanc 2008 tablait sur une enveloppe budgétaire de 377 milliards d’euros

d’investissement sur la période 2009-2020, avec une progression nette du budget entre

2015 et 2020 (160 milliards ayant été virtuellement consommés sur la tranche 2009-2013).

[2] Ces 30 000 postes ne pourraient représenter qu’une première tranche et suivis de 30

000 autres sur les dix prochaines années, ce qui rapporterait le volume des forces

terrestres à un seuil critique de 60 000 hommes.

[3] Pour 2013, les programmes touchés sont les suivants : le camion blindé PPT, l’Arme

individuelle du futur (remplaçant du Famas), le VLTP (successeur de la P4), le programmecadre

Scorpion de modernisation des forces terrestres et des GTIA.

[4] Le ministère de la Défense précédent ayant en effet refusé de qualifier l’engagement

en Afghanistan de « guerre » jusqu’en 2011, les militaires partis en Opex n’ont pu

prétendre aux bénéfices du dispositif de la campagne double. Parmi les régimes

d’opérations qui ouvrent un droit à une bonification des cotisations de retraite, on

distingue communément la campagne double (6 mois de service valent 18 mois au titre

de la pension) de la campagne simple (6 mois valent 12 mois) et de la demi-campagne

(6 mois valent 9 mois). Ce n’est ni le lieu ni la durée de l’engagement qui détermine le

régime de campagne mais sa « nature ».

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 14:38

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 07:42

 

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 09.11.2012 à 21h08
Les sénateurs UMP ont saisi le Conseil constitutionnel, vendredi 9 novembre,
sur la proposition de loi socialiste qui fait du 19 mars,
date anniversaire du cessez-le-feu en 1962,
une "journée nationale du souvenir" en mémoire des victimes de la guerre
Dans un communiqué, ils 
 "considèrent que les articles 3, 24 et 45 de
la Constitution ainsi que l'article 6 de la
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ont été
violés à l'occasion de la discussion parlementaire de cette
loi".
 

L'UMP estime que le principe de la navette parlementaire n'a pas été respecté. Les socialistes ont repris une proposition de loi votée en 2002 par l'Assemblée nationale sans la faire repasser devant les députés. "Comme ils en ont pris l'habitude, les socialistes ont voulu passer en force. Voulant s'exonérer d'une lecture à l'Assemblée nationale, ils ont exhumé un texte vieux de dix ans, empêchant les députés élus en 2012 de s'exprimer", accusent les sénateurs UMP.

Selon eux, "le seul objectif était de permettre au président de la République d'arriver, début décembre, en Algérie avec ce texte sous le bras""La gauche nous a fait adopter le texte posthume d'une assemblée fantôme, puisque l'Assemblée nationale a été renouvelée trois fois depuis 2002" et "cette méthode crée un brouillage démocratique qui affaiblit la cohérence des institutions", ajoutent-ils.

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 07:32

 

Journée Nationale du Souvenir et du Recueillement.
 
 
 
  Monsieur le Sénateur NERI,
 
 Votre ténacité à défendre une cause vous honore et mérite le respect.
 
 Cependant cette cause n'est elle pas aussi pour de très nombreuses personnes vexatoire ou humiliante. Hier soir, dès connaissance du résultat de votre projet j'ai pensé immédiatement à mon oncle, père de 4 enfants, qui a été enlevé, disparu et  jamais retrouvé, le 29 mai 1962 à Tlemcen. Savait-il à ce moment précis qu'il était protégé par les accords d' Evian et par le cessez le feu du 19 mars 1962 que vous ne cessez de citer eu égard à son contexte historique ? Malheureusement non et vous le savez bien. Il a rejoint la triste litanie qui accompagne les milliers de victimes de l' après du 19 mars particulièrement sanglant. Mes pensées émues et attristées sont également destinées à toutes les familles civiles et militaires, qui ont eu à subir l' horreur de perdre un être cher.
 
 Lors de la discussion au Sénat vous avez tenu à préciser que votre motion était destinée à honorer les soldats du contingent victimes de leurs devoirs d'une guerre qui n'était pas la leur. Vous avez en partie raison et je m'incline aussi devant leurs sacrifices. Puis je respectueusement attirer également votre attention sur la participation massive de nos compatriotes d'Algérie, et de toutes confessions, à la guerre 1939/1945 pour la défense de leur mère Patrie, La France. Mon épouse, pupille de la nation du fait de la perte de son père à cette guerre, peut en témoigner. Mais au dela de polémiques stériles sommes nous responsables, nous enfants issus de la 5ème génération, de la conquête d'Algérie en 1830 par la France. A cet effet il est bon de mentionner qu'il n'y avait pas, alors, d'état algérien mais une autre puissance la Turquie qui l' occupait. Mais mon but n'est pas de refaire l'histoire mais de ne pas en oublier les excès de tous bords et tous les sacrifices.
 
Un sénateur socialiste a mentionné une particularité concernant une plaque nominative de morts de la guerre d' Algérie, fixée au verso d' un monument aux morts d' une commune de son département. La fierté quant à la rectification symbolique est tout à son honneur. Ne croyez vous pas Monsieur le Sénateur NERI que c'est exactement la meme image que vous nous donnez quant à ceux, deux fois plus nombreux, qui ont été tués après le 19 mars 1962.
 
Enfin puis-je me permettre également de vous dire que nous ne devons pas, nous pieds-noirs, être une nouvelle fois les victimes expiatoires de vos souhaits commémoratifs. Savez vous que cette injonction a été faite par notre illustre compatriote Albert Camus. C'était bien prémonitoire et daté, je crois, de 1958, c'est dire ! Il serait bon de s'en souvenir et ne pas privilégier une catégorie minoritaire qui vous sied. Votre compassion affirmée quant au respect de toutes les souffrances a été bien perçue et je vous en remercie. Mais votre acharnement lié à un combat de plusieurs années quant à son aspect mémoriel exclusif, déniant l' après 19 mars, nous laisse interrogatif. 
 
Nous avons été plusieurs au titre du Collectif, NON au 19 mars, à déposer en Préfecture une motion destinée à Monsieur le Président de la République pour que cette loi ne soit pas éventuellement promulguée avec la perspective de divisions de notre cohésion nationale. Ayant  personnellement fait mention de votre nom il est juste de vous en rendre compte. Pour cela je me permets de joindre une copie, en annexe.
 
J'ose espérer également que le conseil constitutionnel ne validera pas ce funeste projet.
 
Dans l'espoir que ce courriel attire votre attention, je vous prie de croire, Monsieur le Sénateur NERI, à l'expression de ma considération républicaine.
 
Jean-Claude ROSSO
Chevalier de l'Ordre National du Mérite (à titre militaire)
Délégue 66 du Collectif non au 19 mars
 
            04.68.59.68.79       
 
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9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 16:18

 

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9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 14:18

Afin que chacun sache qui a voté pour  cette reconnaissance scélérate !

Reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc
Scrutin n° 20 - séance du 8 novembre 2012
sur l'ensemble de la proposition de loi, adoptée par l'Assemblée nationale, relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc
Résultat du scrutin
Nombre de votants :
340
Suffrages exprimés :
335
Majorité des suffrages exprimés :
168
Pour :
181
Contre :
154
Le Sénat a adopté
Analyse par groupes politiques
Groupe Union pour un Mouvement Populaire (131)
Pour : 6- MM. Alain Chatillon, Jean-Paul Emorine, Alain Fouché, Alain Houpert, Bernard Saugey, Jean-Pierre Vial
Contre :120- MM. Pierre André, Philippe Bas, René Beaumont, Christophe Béchu, Michel Bécot, Claude Belot, Joël Billard, Jean Bizet, Pierre Bordier, Mme Natacha Bouchart, M. Joël Bourdin, Mme Marie-Thérèse Bruguière, MM. François-Noël Buffet, François Calvet, Christian Cambon, Jean-Pierre Cantegrit, Jean-Noël Cardoux, Jean-Claude Carle, Mme Caroline Cayeux, MM. Pierre Charon, Jean-Pierre Chauveau, Marcel-Pierre Cléach, Christian Cointat, Gérard Cornu, Raymond Couderc, Jean-Patrick Courtois, Philippe Dallier, Serge Dassault, Mme Isabelle Debré, MM. Robert del Picchia, Francis Delattre, Gérard Dériot, Mmes Catherine Deroche, Marie-Hélène Des Esgaulx, MM. Éric Doligé, Philippe Dominati, Michel Doublet, Mme Marie-Annick Duchêne, MM. Alain Dufaut, André Dulait, Ambroise Dupont, Louis Duvernois, Hubert Falco, Mme Jacqueline Farreyrol, MM. André Ferrand, Louis-Constant Fleming, Michel Fontaine, Jean-Paul Fournier, Christophe-André Frassa, Pierre Frogier, Yann Gaillard, René Garrec, Mme Joëlle Garriaud-Maylam, MM. Jean-Claude Gaudin, Jacques Gautier, Patrice Gélard, Bruno Gilles, Mme Colette Giudicelli, MM. Alain Gournac, Francis Grignon, François Grosdidier, Charles Guené, Pierre Hérisson, Michel Houel, Jean-François Humbert, Mme Christiane Hummel, MM. Benoît Huré, Jean-Jacques Hyest, Mlle Sophie Joissains, Mme Christiane Kammermann, M. Roger Karoutchi, Mme Fabienne Keller, M. Marc Laménie, Mme Élisabeth Lamure, MM. Gérard Larcher, Robert Laufoaulu, Daniel Laurent, Jean-René Lecerf, Antoine Lefèvre, Jacques Legendre, Dominique de Legge, Jean-Pierre Leleux, Philippe Leroy, Gérard Longuet, Jean-Louis Lorrain, Roland du Luart, Michel Magras, Philippe Marini, Pierre Martin, Jean-François Mayet, Mme Colette Mélot, MM. Alain Milon, Albéric de Montgolfier, Philippe Nachbar, Louis Nègre, Philippe Paul, Jackie Pierre, François Pillet, Xavier Pintat, Louis Pinton, Rémy Pointereau, Christian Poncelet, Ladislas Poniatowski, Hugues Portelli, Mmes Sophie Primas, Catherine Procaccia, MM. Henri de Raincourt, André Reichardt, Bruno Retailleau, Charles Revet, René-Paul Savary, Michel Savin, Bruno Sido, Mme Esther Sittler, MM. Abdourahamane Soilihi, André Trillard, Mme Catherine Troendle, MM. François Trucy, Hilarion Vendegou, René Vestri
Abstentions : 2- MM. Gérard César, Bernard Fournier
N'ont pas pris part au vote : 3- M. Jean-Pierre Raffarin, Président de séance, MM. Gérard Bailly, Jean-Claude Lenoir
Groupe socialiste et apparentés (127)
Pour :126- Mmes Jacqueline Alquier, Michèle André, MM. Serge Andreoni, Maurice Antiste, Jean-Étienne Antoinette, Alain Anziani, David Assouline, Bertrand Auban, Dominique Bailly, Mme Delphine Bataille, MM. Claude Bérit-Débat, Michel Berson, Jacques Berthou, Jean Besson, Mmes Maryvonne Blondin, Nicole Bonnefoy, MM. Yannick Botrel, Martial Bourquin, Mme Bernadette Bourzai, MM. Michel Boutant, Jean-Pierre Caffet, Pierre Camani, Mme Claire-Lise Campion, M. Jean-Louis Carrère, Mme Françoise Cartron, MM. Luc Carvounas, Bernard Cazeau, Yves Chastan, Jacques Chiron, Mme Karine Claireaux, MM. Gérard Collomb, Jacques Cornano, Roland Courteau, Yves Daudigny, Marc Daunis, Michel Delebarre, Jean-Pierre Demerliat, Mme Christiane Demontès, MM. Félix Desplan, Claude Dilain, Claude Domeizel, Mmes Odette Duriez, Josette Durrieu, MM. Vincent Eblé, Philippe Esnol, Mme Frédérique Espagnac, MM. Alain Fauconnier, Jean-Luc Fichet, Jean-Jacques Filleul, Jean-Claude Frécon, Mme Catherine Génisson, M. Jean Germain, Mmes Samia Ghali, Dominique Gillot, MM. Jacques Gillot, Jean-Pierre Godefroy, Gaëtan Gorce, Jean-Noël Guérini, Didier Guillaume, Claude Haut, Edmond Hervé, Mme Odette Herviaux, MM. Claude Jeannerot, Philippe Kaltenbach, Ronan Kerdraon, Mmes Bariza Khiari, Virginie Klès, MM. Yves Krattinger, Georges Labazée, Serge Larcher, Mme Françoise Laurent-Perrigot, MM. Jean-Yves Leconte, Jacky Le Menn, Mme Claudine Lepage, MM. Jean-Claude Leroy, Alain Le Vern, Mme Marie-Noëlle Lienemann, MM. Jeanny Lorgeoux, Jean-Jacques Lozach, Roger Madec, Philippe Madrelle, Jacques-Bernard Magner, François Marc, Marc Massion, Rachel Mazuir, Mmes Michelle Meunier, Danielle Michel, MM. Jean-Pierre Michel, Gérard Miquel, Jean-Jacques Mirassou, Thani Mohamed Soilihi, Robert Navarro, Alain Néri, Mme Renée Nicoux, MM. Jean-Marc Pastor, Georges Patient, François Patriat, Daniel Percheron, Jean-Claude Peyronnet, Bernard Piras, Roland Povinelli, Mme Gisèle Printz, MM. Marcel Rainaud, Daniel Raoul, François Rebsamen, Daniel Reiner, Alain Richard, Roland Ries, Gilbert Roger, Yves Rome, Mmes Laurence Rossignol, Patricia Schillinger, MM. Jean-Pierre Sueur, Simon Sutour, Mme Catherine Tasca, MM. Michel Teston, René Teulade, Jean-Marc Todeschini, Richard Tuheiava, André Vairetto, André Vallini, René Vandierendonck, Yannick Vaugrenard, Michel Vergoz, Maurice Vincent, Richard Yung
N'a pas pris part au vote : 1- M. Jean-Pierre Bel, Président du Sénat
Groupe Union des Démocrates et Indépendants - UC (32)
Pour : 1- M. Pierre Jarlier
Contre :27- MM. Jean-Paul Amoudry, Jean Arthuis, Jean Boyer, Vincent Delahaye, Marcel Deneux, Yves Détraigne, Mme Muguette Dini, MM. Daniel Dubois, Jean-Léonce Dupont, Mmes Françoise Férat, Jacqueline Gourault, Sylvie Goy-Chavent, Chantal Jouanno, M. Jean-Jacques Lasserre, Mme Valérie Létard, MM. Hervé Marseille, Hervé Maurey, Jean-Claude Merceron, Michel Mercier, Aymeri de Montesquiou, Mme Catherine Morin-Desailly, MM. Christian Namy, Yves Pozzo di Borgo, Gérard Roche, Henri Tandonnet, Jean-Marie Vanlerenberghe, François Zocchetto
Abstention : 1- M. Vincent Capo-Canellas
N'ont pas pris part au vote : 3- M. Jean-Marie Bockel, Mme Nathalie Goulet, M. Joël Guerriau
Groupe communiste républicain et citoyen (20)
Pour :20- Mmes Éliane Assassi, Marie-France Beaufils, MM. Michel Billout, Éric Bocquet, Mmes Laurence Cohen, Cécile Cukierman, Annie David, Michelle Demessine, Évelyne Didier, MM. Christian Favier, Guy Fischer, Thierry Foucaud, Mme Brigitte Gonthier-Maurin, MM. Pierre Laurent, Gérard Le Cam, Michel Le Scouarnec, Mmes Isabelle Pasquet, Mireille Schurch, MM. Paul Vergès, Dominique Watrin
Groupe du Rassemblement Démocratique et Social européen (18)
Pour :16- MM. Nicolas Alfonsi, Jean-Michel Baylet, Alain Bertrand, Christian Bourquin, Jean-Pierre Chevènement, Yvon Collin, Pierre-Yves Collombat, François Fortassin, Robert Hue, Mme Françoise Laborde, MM. Stéphane Mazars, Jacques Mézard, Jean-Pierre Plancade, Jean-Claude Requier, Robert Tropeano, Raymond Vall
Contre : 1- M. Gilbert Barbier
Abstention : 1- M. François Vendasi
Groupe écologiste (12)
Pour :11- Mmes Kalliopi Ango Ela, Aline Archimbaud, Esther Benbassa, Marie-Christine Blandin, Corinne Bouchoux, MM. Ronan Dantec, Jean Desessard, André Gattolin, Joël Labbé, Mme Hélène Lipietz, M. Jean-Vincent Placé
Abstention : 1- Mme Leila Aïchi
Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe (7)
Pour : 1- M. Pierre Bernard-Reymond
Contre :6- MM. Philippe Adnot, Philippe Darniche, Gaston Flosse, Jean-François Husson, Jean Louis Masson, Alex Türk
Analyse détaillée
Ont voté pour
Ont voté contre
Abstentions
N'ont pas pris part au vote
Jean-Pierre Bel, Président du Sénat
Jean-Pierre Raffarin, Président de séance
Les nombres annoncés en séance avaient été de :
Nombre de votants :
341
Suffrages exprimés :
336
Majorité des suffrages exprimés :
169
Pour :
181
Contre :
155
Mais, après vérification, ces nombres ont été rectifiés conformément à la liste ci-dessus.
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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 20:36

 

Ne pas manquer !
Ce samedi 10 novembre à 11H30 et en direct sur France 3 Alpes: émission TV de 45min. sur la mission du 27e BCA en Afghanistan.
Témoignages du chef de corps et de trois chasseurs alpins du 27.
 
emission-1.JPG
 Le Livre photo du mandat Afghanistan du 27 est sorti!
24 pages présentant la mission et illustrées des plus belles photos.
Pour en obtenir un, merci d'appeler le 0678437599 ou d'envoyer un email à l'adresse suivant: communication.27bca@gmail.com.
Excellente idée de cadeau pour les fêtes de fin d'année!
emission-2.JPG
  
 

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 18:09

 

Riposte Laïque

Les Français connaissent-ils la profondeur du traumatisme éprouvé par nos compatriotes d »Algérie (toutes ethnies et confessions confondues) qui ont été arrachés à leur terre natale en 1962?

Pourtant à chaque échéance électorale présidentielle, les candidats promettent des actes et des mesures, dans leur direction, destinés à l’apaisement des mémoires.

N’est-ce pas ainsi que le candidat François Hollande, s’adressant le 5 avril 2012 aux associations de harkis, s’est engagé, une fois élu, à reconnaitre l’abandon et le massacre des harkis, laissés en Algérie?.

Une promesse, une fois élu, destinée aux oubliettes de l’Histoire!

Pas de changement, en fait là, avec son prédécesseur, auteur en 2007, d’une promesse très semblable!

Pourtant , le changement c’est maintenant! Il est bien intervenu mais, il concerne exclusivement les victimes du 17 octobre 1961, à savoir les seules victimes du « colonialisme »…

Il y a donc, d’un côté, les bonnes victimes, celles du colonialisme:la trentaine de morts de la journée précitée (selon les chiffrages  du seul rapport officiel, celui du gouvernement JOSPIN, socialiste, prédécesseur de celui de M. AYRAULT).

Aucun mot à ce jour, aucune compassion pour d’autres victimes, bien plus nombreuses;

- les dizaines de morts, assassinés par une unité de l’armée française à Alger, le 26 mars 1962, rue d’Isly;

- les centaines de morts pieds-noirs et ceux qui étaient censés être leurs alliés, le 5 juillet 1962, à Oran,victimes de l’inertie de l’armée française, consignée dans ses cantonnements;

- les dizaines de milliers de personnes massacrées (en comptant les membres de leurs familles, femmes, enfants et vieillards) soupçonnées d’être engagées aux côtés de l’armée française.

N’en doutons pas une seconde; l’affaire du 17 octobre 1961 constitue un premier »ballon »d’essai; si l’on n’y prend garde, les mauvais coups vont se multiplier…

Ainsi, le 8 novembre 2012 , le Sénat doit se prononcer sur une proposition de loi, visant à faire du 19 mars une journée du souvenir à la mémoire  des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en « Tunisie et au Maroc ».

Il s’agit en fait d’un texte adopté en janvier 2002 par l’Assemblée nationale qui arrive… dix ans plus tard devant le Sénat!

Curieux , non?

Mais, ce n’est pas tout!

Les associations de rapatriés de toutes origines, dans leur très grande majorité, sont vivement opposées à l’adoption d’une telle proposition de loi car elle porterait gravement atteinte à la dignité envers tous ceux qui ont souffert de cette guerre après le 19 mars 1962. Elle contribuerait à élargir une blessure qui pour beaucoup n’est pas encore refermée.

Au surplus, va-t-on commencer à célébrer en France, très explicitement, non pas une victoire, mais ce qui constitue, quoiqu’on en dise, une lourde défaite politique!

Rétrospectivement, ce fut aussi une grave faute politique; car la date du 19 mars 1962 est indissociable de celle du 18 mars 1962, date de la signature des accords dits d’Evian….

Qui donc les a vraiment lu ces « accords » d’Evian, bâclés à toute vitesse dans la rage d’en finir à tout prix!

En les lisant attentivement, l’on est bien obligé de constater qu’ils fondent explicitement la création d’un  futur Etat algérien sur un principe discriminatoire : la distinction des Algériens entre ceux qui possèdent un statut de droit commun et ceux détenteurs d’un statut de droit local. On est ainsi revenu sur la pleine citoyenneté de tous , reconnue en 1958.

Est-il vraiment judicieux de remuer cela aussi, en inscrivant dans le marbre ces fichus accords d’Evian-ou plutôt déviants-qu’il vaudrait beaucoup mieux oublier à tout jamais ! Alors que là forcément on va les célébrer officiellement tous les ans !

Comble de l’absurde! Dans notre belle France du vingt-et-unième siècle, de religion antiraciste et de gouvernance socialiste, un texte profondément discriminatoire va  pouvoir servir de référence!

J’ai évidemment saisi la seule sénatrice socialiste du Haut-Rhin, Patricia SCHILLINGER, des objections que m’inspire la proposition de loi précitée.

Sa réponse (selon un modèle stéréotypé, peut-être?) s’étale sur trois pleines  pages qui m’ont profondément indigné!

Selon elle, la date du 19 mars est la seule à avoir une valeur historique et symbolique.

Certes, certes, concède-t-elle »le 19 mars ne marque pas la fin réelle (NDLR:sic!) des hostilités » mais « la tradition républicaine veut qu’une date commémorative reprenne la date historique marquant la fin des hostilités ».

Comprenne qui pourra!

Ah oui! « Ces accords constituaient un compromis politique et non une défaite militaire »

Etes-vous, Madame SCHILLINGER, vraiment naïve ou faussement naïve, car il faut bien le constater, aujourd’hui, il n’y a pas de compromis, les hostilités ne sont toujours pas terminées du fait des déclarations des responsables politiques algériens qui exigent la repentance en bone et due forme avant , en toute logique,des indemnités sonnantes et trébuchantes?

Madame, assez de palidonies; mettons fin à cette mascarade au plus vite!

Le mieux, c’est de commencer par manifester notre réprobation totale au vote de cette loi en manifestant devant les préfectures dans les régions  et devant le Sénat, le jeudi 8 novembre à  neuf heures précises, rue de Vaugirard.

Jean-Michel WEISSGERBER

P.S. Je tiens à saluer le courage de la sénatrice écologiste Esther BENBASSA , opposée au vote de cette loi et cela d’autant plus que je suis loin d’être sur la même longueur d’onde qu’elle sur un certain nombre de sujets!

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 14:43

 

Valeurs Actuelles
Sénat : la gauche veut imposer sa proposition de loi contestée, quitte à manipuler le calendrier. Entretien avec Joëlle Garriaud- Maylam, porte-drapeau de l’opposition dans ce combat.  Sénateur des Français établis hors de France après avoir siégé pendant seize ans au Conseil supérieur des Français de l’étranger, Joëlle Garriaud-Maylam défendait ce 8 novembre une motion d’irrecevabilité sur la proposition de loi présentée par la gauche pour faire du 19 mars 1962 la date de la commémoration officielle de “la fin de la guerre d’Algérie”, au terme d’une manipulation du calendrier : la discussion au Sénat a été subrepticement avancée du 20 au 8 novembre pour neutraliser la mobilisation contre ce texte aux allures d’aberration historique et d’insulte aux 100 000 victimes recensées entre mars 1962 et décembre 1964. « Le groupe UMP saisira le Conseil constitutionnel en cas d’adoption du texte », annonce cette native d’Algérie, très engagée contre les totalitarismes et les falsifications de l’histoire.
Pourquoi la date d’examen de ce texte a-t-elle été avancée ? C’est le gouvernement qui l’a inscrit sur son propre ordre du jour, sans doute afin de prendre de court les nombreuses associations d’anciens combattants qui préparaient une journée de mobilisation pour le 20 novembre.
Un coup de force ? Oui, qui s’inscrit dans la logique même de ce texte que l’on entend faire voter aux sénateurs, plus de dix ans après l’Assemblée nationale, alors que le cadre législatif a évolué. Il aurait été beaucoup plus respectueux de la Constitution de déposer une nouvelle proposition de loi demandant à décaler la journée de commémoration de la guerre d’Algérie du 5 décembre au 19 mars, plutôt que de garder coûte que coûte le texte voté en 2002… quitte à prétendre “créer” une journée d’hommage… qui existe déjà depuis 2003 !
Qui est à la manoeuvre ? Le rapporteur du texte est Alain Néri, sénateur (PS) depuis 2011, qui était député en 2002. Il semble agir sous l’impulsion de deux associations d’anciens combattants très ancrées à gauche et minoritaires au sein du monde combattant. Le calendrier législatif est instrumentalisé à des fins de politique étrangère, afin que le texte soit adopté avant le voyage de François Hollande en Algérie, en décembre. Kader Arif, le ministre délégué aux Anciens Combattants, issu d’une famille de harkis, s’en était remis à la “sagesse” du Sénat, ce qui était peut-être le signe de son propre malaise. Il semble que le gouvernement tienne à resserrer les boulons.
Ce voyage en Algérie justifie-t-il un “geste” ? Au lieu de céder à une surenchère algérienne qui demande même une “repentance”, le chef de l’État ferait mieux de travailler sur le renforcement de notre collaboration bilatérale, notamment en matière commerciale, géostratégique et linguistique. Le français ne cesse de décliner en Algérie : moins 20 % d’apprenants en trois ans !
Pourquoi vous opposez-vous à la célébration du 19 mars ? Des dates comme le 8 mai ou le 11 novembre commémorent l’arrêt effectif des combats. Par contraste, le 19 mars 1962 est une date dramatique pour nombre de Français pieds-noirs et de harkis. Le cessez-le-feu imposé par les “accords d’Évian” n’a été respecté que du côté français et les exactions du FLN contre la population civile et contre les militaires français se sont intensifiées. Il y a eu davantage de victimes entre 1962 et 1964 qu’avant 1962.
La fin officielle de la guerre d’Algérie n’est-elle pas établie à juillet 1962 ? Oui, et les Algériens célèbrent la fête de l’indépendance le 5 juillet, date de sinistre mémoire pour nous, des milliers d’Européens ayant été massacrés à Oran ce jour-là. Alors qu’il existe depuis 2003 une journée nationale d’hommage aux “morts pour la France” en Afrique du Nord et que, depuis cette année, le 11 novembre est l’occasion de commémorer l’ensemble des morts pour la France, je trouve grotesque et dangereux de raviver les clivages autour du 19 mars.
Comment en finir avec cette polémique ? La guerre d’Algérie est une page tragique de notre Histoire dont il est important d’enseigner la mémoire dans un climat apaisé. Les commémorations ne doivent pas être utilisées pour diviser, raviver les blessures. Elles doivent être l’occasion de regarder l’Histoire dans toute sa complexité. Algériens et Français ont une longue histoire commune, faite de souffrances mais aussi de belles réalisations. Ne nous laissons jamais entraîner dans des relectures simplistes et stériles du passé. 
Propos recueillis par Frédéric Pon

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 07:57

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Le mardi 13 novembre 2012  //  10h - 17h30

 

 

Dans l’amphithéâtre de la

MAISON DES SCIENCES DE L’HOMME

1221 , avenue Centrale

Domaine Universitaire – Saint-Martin d’Hères

 

MSHAlpesavcentrale

 

Les modalités d’accès à la Maison des Sciences de l’Homme sont disponibles sur le site :

 

http://www.msh-alpes.fr/fr/venir-msh-alpes

 

Les informations sur cette journée d’études sont disponibles sur les sites :

 

http://www.msh-alpes.fr/fr/conflit-algerien-histoire-conflit-cinquantenaire-separation

 

http://amicale.acb.over-blog.com/article-a-111680301.html

 

 

Toutes les interventions de la journée seront diffusées en direct sur le site :

 

http://www.msh-alpes.fr/fr/direct_amphi

 

 

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